mercredi 15 mars 2017

Dialogue interne (extrait de mon ouvrage "Guérir et Grandir par le symptôme")



1-Présentation d’une métaphore communicationnelle opérante 


Le travail thérapeutique, par métaphore, crée un axiome de communication ouvrant le champ des possibles. Un langage universel est emprunté et favorise alors la co-représentation d’une histoire signifiante et éclairante quant à ses possibilités de dénouement.

Ainsi, la description allégorique du fonctionnement de l’inconscient, dans les temps de crise, s’est révélée être d’une résonance nodale chez les personnes rencontrées. La personnalisation de cette instance psychique et sa mise en dialogue avec le conscient, ouvrent sur une compréhension et une visualisation dynamique de la souffrance humaine. La présentation de la nature des interactions entre la dimension rationnelle (conscience) et défensive (inconscient) d’un sujet donne les clés de la logique paradoxale du traitement des nœuds conflictuels.

L’inconscient est ainsi décrit, auprès du souffrant, comme son « enfant intérieur ». Il est cet être dépendant des siens, du fait de son jeune âge. Il a construit des défenses pertinentes afin de concilier ses besoins d’adaptation à son environnement et cette contrainte d’indifférenciation liée à son immaturité.

Le conscient est défini comme cet adulte en devenir que tout homme porte en lui. Il se présente en tant qu’éducateur auprès de son « enfant intérieur » en quête d’avancement et donc de différenciation. Il lui indique le chemin à prendre afin de grandir.

La problématique d’un sujet pourrait alors être accessible en décodant les jeux interactionnels s’établissant entre ces deux entités (conscient-inconscient) ainsi personnifiées. Chez le souffrant, les échanges se particulariseraient par la mise en relief d’un inconscient paralysé de peur face aux demandes de changement et d’affirmation du conscient. L’inconscient constituerait alors cet état de fonctionnement d’un sujet résultant des déterminants systémiques ayant parcouru son histoire. La dynamique de ce système interne pourrait s’étayer sur des repères rigidifiés lorsque des expériences traumatiques antérieures seraient venues l’imprégner ! L’inconscient du souffrant se présenterait comme un enfant traumatisé craignant de se désengager des défenses qu’il avait utilisées autrefois et qui l’avaient aidé à gérer, au mieux, les temps insécurisants du passé. Il resterait figé dans ces modalités expressives qui ont été vitales pour lui à un temps reculé de son histoire et ne pourrait s’en dépêtrer dans son fonctionnement quotidien. 

Le tableau de la douleur du consultant peut alors se représenter par la mise en scène d’un enfant intérieur souffrant de phobies de différenciation et par l’accompagnement inadéquat de son éducateur. L’instructeur « conscience » est coupable d’être un mauvais pédagogue, un piètre thérapeute pour son « inconscient fragilisé ». Il sollicite certes cet enfant pour progresser, pour se confronter à ses peurs et à ses manques. Toutefois, la méconnaissance du rythme à emprunter fait du « conscient » un guide trop empressé et donc inefficace. L’inconscient du consultant serait ce petit être indifférencié présentant une phobie d’individualisation. Le conscient, inopérant, serait ce soignant peu respectueux du cadre à proposer à cet enfant apeuré de désinvestir d’anciens repères.

« L’enfant intérieur » (l'inconscient), pour diverses raisons traumatiques individuelles ou transgénérationnelles, s’est rigidifié dans une position de dépendance. Il n’a pas cheminé vers une autonomisation progressive en acceptant les réalités confrontatives d’évolution régulièrement présentées par son référent « conscience ». L’insécurité l’a alors paralysé dans un mouvement d’indifférenciation.

Le rappel à l’ordre de l’instance pédagogue, dans la nécessité d’affirmation de son élève immature (l'inconscient), est inconsistant. La conscience pédagogue détient les mauvaises cartes d’apprentissage. Elle est, soit trop laxiste, soit trop autoritaire face aux oppositions d’avancement de son apprenti. Elle peut, en effet, jeter l’éponge impressionnée par le bruit des résistances de l’inconscient. Elle peut encore alimenter le processus d’inhibition de cet enfant intérieur si elle est dans une demande d’assimilation trop rapide et ambitieuse. L’« inconscient traumatisé », comme toute personne phobique, privilégie le familier douloureux au bien-être inconnu. Ainsi, le « guide conscient » doit tenir compte de cette règle de fonctionnement, afin de bien accompagner. Le déconditionnement aux repères anciens doit s’effectuer graduellement afin que l’élève impulsif et non confiant puisse se familiariser et se rassurer dans l’adoption des nouvelles règles d’individualisation.

En thérapie, l’intérêt est de mettre en évidence ce dialogue interne. Le « guide conscient » du souffrant est décelé dans ses tentatives d’influence bénéfique auprès d’un « inconscient » dysfonctionnant. Ainsi, il est évoqué de nombreuses anecdotes événementielles où des initiatives de différenciation, dans l’histoire du sujet, ont pu être mises en relief. Le repérage, dans un second temps, des causes d’échec de ce processus engagé permet de souligner l’importance du rythme à respecter par l’instructeur « conscience » de ce mouvement. En effet, lorsque l’exposition au changement et la demande d’intégration sont trop pressantes, la mémoire antérieure de « l’inconscient » insécurisé se réactive et celui-ci réagit dans des résistances bruyantes afin de stopper le processus. 

Tous ces phénomènes inexpliqués où sont rangés les symptômes, les accidents, les tuiles, le hasard, les imprévus ne seraient que les résonances et résistances prévisibles d’un inconscient phobique s’engageant sur les chemins de la différenciation ! Plus les peurs du changement seraient prégnantes, plus les freins à l’amorce d’une dynamique de progression seraient signifiants. Ainsi, dans les situations conflictuelles, il est important que ce « tournant positif » encouragé par le « conscient » respecte les besoins de cheminement très raisonnable de l’enfant intérieur indifférencié (inconscient). Les attentes d’intégration démesurées risquent d’enrayer une individualisation en marche par l’émergence de nombreux obstacles symboliques. Ceux-ci sont l’expression des oppositions vives d’un inconscient déstabilisé dans ses repères rigides. L’instructeur conscience doit surtout informer du paradoxe de l’avancement. Même si l’apprentissage s’opère dans le bon tempo, il est logique que des résistances se manifestent afin de contrer ce changement pourtant positif. 

La capacité à transmettre et à faire accepter ce paradoxe contraignant de toute progression constitue le rôle d’une conscience bienveillante opérante. Trop souvent, l’ignorance du chemin éprouvant, sinueux parsemé d’embûches de toute élaboration de problématique dissuade l’élève l'inconscient de continuer son parcours d’individualisation. Informer de ce savoir, l’enfant intérieur indifférencié a plus d’énergie pour poursuivre cet apprentissage de nouveaux repères. Il sait que ses efforts d’assimilation contraignants ne sont pas vains.

Je vous propose de retranscrire une conversation thérapeutique métaphorique afin de mettre en relief la manière dont cet outil allégorique facilite les interventions d’une conscience dans le guidage d’un inconscient indifférencié !


2-Madame A ou comment l’inconscient résiste à reprendre des repères sécurisants


Madame A était suivi par un psychiatre pour diverses angoisses et troubles anxieux lorsqu’elle décida d’entreprendre une psychothérapie. Elle avait emménagé dans la région depuis quelque temps et semblait s’établir dans une vie plus sereine. En effet, son existence avait été bouleversée par une période traumatique il y a une vingtaine d’années. Elle avait vécu la violence et l’imprévisibilité d’un mari rigide, très insécurisant pour leurs deux filles en bas âge. 

Un jour, elle était revenue à son domicile et n’avait pu rentrer. Les serrures avaient été changées et de nombreux cartons, comprenant des affaires à elle, avaient été exposés sur la terrasse extérieure. De par la vitre, elle avait découvert un intérieur sans meubles, complètement dénudé. Elle était alors restée en état de sidération devant cette maison si familière devenue une étrangère rejetante. Avec ses deux enfants, elle s’était alors trouvée à la rue sans aucune ressource et appui relationnel. Son époux avait organisé le déménagement des lieux sans la prévenir. Depuis quelque temps, il revenait seulement le week-end, car ses affaires l’avaient amené à louer un appartement là il exerçait à cette période. Il avait ainsi abandonné sa famille sans scrupule puisque celle-ci était sans possibilité de réagir. En effet, la demeure était au nom du conjoint.

Madame A se retrouvait sans droit d’accès sur cette propriété maintenant vidée totalement. Elle n’eut aucun soutien familial, car elle était en rupture avec les siens depuis longtemps. Son mariage avait été une fuite en avant afin d’échapper à des relations chaotiques et carencées à ses parents. Ainsi, pendant quelques mois, ses conditions de vie furent précaires. Elle trouva, par la suite, un logement s’étayant sur son travail et des aides sociales. Elle fut profondément traumatisée par cet épisode abandonnique. À multiples reprises, son conjoint l’avait menacé, avec un rictus ironique, d’un sombre destin si elle n’acceptait pas de le suivre dans la ville où il travaillait. Elle avait toujours refusé, car son métier était le seul point de repère stable qui l’avait aidé à ne pas être sous l’emprise complète de son mari. Au perron de cette porte verrouillée de son foyer, malgré la peur qui la tenaillait, elle avait décidé que jamais elle ne le rejoindrait. Elle était prête à vivre beaucoup de déboires afin de ne pas s’enfermer dans une vie chosifiée. 

Lors du début du suivi, Madame A expliquait que seule la prochaine fin des procédures judiciaires ( liées à la séparation et à une tentative de meurtre de l’ex) lui permettrait de rétablir un sentiment de sécurité. Elle appréhendait toujours que celui-ci vienne l’importuner, elle et ses filles, tant que la justice les reliait par des affaires non abouties. Même si ce raisonnement était irrationnel, elle pensait que son mari pourrait uniquement retrouver ses traces par le biais de ce lien administratif. Elle n’envisageait pas qu’il aurait pu depuis longtemps la recontacter s’il l’avait souhaité. Cette conviction erronée trahissait la résonance toujours très vive de ses peurs. Elle avouait toutefois que, ces dernières années, elle avait repris davantage de confiance. 

Des symptômes bruyants l’handicapaient, depuis peu, alors qu’elle commençait à rétablir une sécurité intérieure. Ce paradoxe fut éclairé par la mise en dialogue, lors de la thérapie, des différents mouvements psychiques s’exprimant chez la consultante. L’éclairage sur l’attitude phobique d’un inconscient résistant à une reprise d’affirmation au fil des années fut déterminant dans la mise en sens et le dépassement de ce vécu déstabilisant. Ainsi, chaque événement symptomatique, factuel et émotionnel actuel put être repris sous l’angle de l’expression, chez le sujet, de son enfant intérieur apeuré de l’élan de différenciation grandissant en lui.

Cette lecture constante, sous-titrée sur l’étiologie des dysfonctionnements paralysants du quotidien, donna à Madame A l’énergie de ne pas céder à des oppositions témoignant du négatif caché de progression ! La mise à nu des stratégies de l’inconscient permit à la souffrante d’ajuster son fonctionnement afin de faire taire les peurs démesurées et aliénantes de cette instance. Elle sut la neutraliser en reconnaissant la légitimité historique de ses modalités présentes d’expression et en respectant le rythme modéré à emprunter sur les chemins de la différenciation.

Madame A, lors de la séance, s’installe avec difficulté dans le fauteuil. Son bras est retenu dans une attelle et l’empêche de se mouvoir dans ses repères habituels.

Thérapeute : « Alors que de frayeurs faites à votre entourage. Votre mari, la semaine dernière, m’a mimé, assez éprouvé, votre chute »

- « oui, je ne réalise pas encore ce qui m’est arrivé. Tout est survenu de façon si brutale. J’ai eu soudainement la lubie de replacer mon horloge au mur. Je suis montée sur la chaise et j’ai basculé ! Résultat une semaine d’hôpital et une intervention chirurgicale ! C’est terrible, tout allait si bien le matin même. En fait, cela fait plusieurs mois que je reprends de l’assurance !

- Peut être de trop ? La semaine précédant votre accident, votre mari et vous me racontiez cette dynamique à davantage vous affirmer, cette plus grande spontanéité à exprimer vos pensées sans avoir peur des résonances. Cette nouvelle attitude vous laissait perplexe et interrogative. Vous restiez songeuse et contrariée lorsque vous exprimiez ce fait !

- oui, je me souviens, cela fait quelques mois que je ne me reconnais plus. Je me sens ambivalente, car je suis excitée par ces changements en moi, et en même temps, je les appréhende. Je me demande si c’est toujours moi !

- Cela fait si longtemps que vous vivez sous l’emprise d’un inconscient traumatisé vous imposant ses codes de réassurance ! Vous avez confondu votre identité à la manière dont cette partie de vous a contrôlé votre existence pendant de nombreuses années.

- Ce fameux inconscient ! Vous savez, j’ai eu le temps de penser à lui sur mon lit d’hôpital ! Il a tellement dirigé ma vie de mon départ de chez mes parents jusqu’à il y a peu de temps. D’ailleurs, je ressens dans ma chair toutes ses résistances à faire confiance à mes nouveaux choix. C’est fou, plus j’essaie de profiter, de m’ouvrir, plus des tuiles m’arrivent ! Souvenez-vous de la période où mes problèmes professionnels se résolvaient. J’avais réussi à ne plus me laisser tyranniser par cette vieille femme chez qui je travaillais. Elle était si despotique.

- Elle était insupportable parce que vous l’autorisiez à se conduire ainsi avec vous. Vous acceptiez tout sans rechigner. Le fait de dire « non » vous donnait des bouffées de chaleur.

- oui, j’avais l’impression que le sol allait se dérober sous mes pieds si j’osais exprimer mes pensées. Mais bizarrement, au fil des années, j’endurais de moins en moins ces frustrations et tous les caprices de mes petits vieux ! Mon corps se raidissait et devenait davantage douloureux sous l’effet d’une colère plus prégnante !

- et d’un narcissisme plus solide ! Plus vous retrouviez une sécurité intérieure auprès de votre deuxième mari, plus vous vous risquiez à vous rebeller !

- oui, tout à fait, mais que de batailles éprouvantes avant de gagner la guerre. Que d’angoisses et de maux divers à chaque fois que je recadrai ces braves gens en leur disant que si j’étais leur aide à domicile, je n’étais toutefois pas leur chien. Après une de ces révoltes nouvellement ressenties en moi, je me souviens être restée clouée au lit pendant une semaine. J’avais eu une grippe carabinée !

- Je m’en souviens, de même, je me rappelle toutes ces émotions paralysantes qui vous tenaillaient à chaque tentative d’affirmation. Elles semblaient s’inscrire comme opposition à cette nouvelle dynamique empruntée dans votre existence. 

- J’étais persuadée qu’une catastrophe allait suivre lorsque j’ouvrais ma « babaille » ! D’ailleurs, j’étais tellement mal physiquement et psychiquement après ces confrontations que cela me confortait dans l’idée de cesser toute initiative de ce genre. Sans cette co-narration, construite avec vous, sur le dialogue engagé entre mon inconscient et mon conscient lors de cette période significative, j’aurai tout abandonné et je serai resté au fond de mon lit ! Il m’a fallu quelque temps afin d’intégrer le paradoxe de l’avancement. Plus vous me démontriez qu’à chaque douleur endurée, je progressais, plus je prenais conscience de mes résistances internes et de la manière dont elles agissaient à mon insu.

- L’ignorance de notre fonctionnement inconscient est la cause d’échec à toutes nos difficultés !

- oui, ça c’est clair. Lorsqu’on sait qu’on souffre, non pas parce qu’on est dans l’impasse, mais au contraire parce qu’on progresse, cela change tout ! J’avais le moteur de continuer à endurer tous ces symptômes, car ils étaient le signe de ma réussite ! Cette lecture thérapeutique a été, pour moi, ce « phare dans la nuit » que je cherchais désespérément afin de retrouver mon chemin. Tout s’éclairait, je reprenais le contrôle, je repérais dans mes symptômes ou les aléas de ma vie, les guides qui me permettaient d’être attentif à l’intensité des peurs de changement. Je les écoutais dans leur sens profond là où auparavant je les interprétais mal. 

- C’était devenu des alliés et non plus des ennemis, elles étaient vos balises sur cet océan infini !

- Oui, c’est étrange, il m’arrivait quelque chose, une angoisse, une douleur ou un pépin, mais la panique ne me prenait plus. Au contraire, j’étais curieuse et enthousiaste à décoder leur sens. Chaque tension ou obstacle pouvait être relié à un élan d’affirmation qui l’avait précédé ! Je suis toujours fasciné par cette découverte. Elle me donne l’énergie de continuer à être attentive et respectueuse de cet inconscient phobique en moi ! Je le perçois comme un petit être chétif à protéger et à respecter dans son rythme afin de l’apprivoiser !

- cet inconscient qui vous touche, c’est votre « être intérieur » qui a tant fait pour vous lors des moments traumatiques. Il a su mobiliser les bonnes protections pour vous aider à survivre. Maintenant, c’est à vous de l’aider à réaliser que ces mêmes défenses ne sont plus utiles et qu’elles sont désormais la cause de la souffrance. Pour lui permettre de visualiser qu’il n’y a plus de danger, il faut l’exposer progressivement à ce qu’il fuit, l’expression des choix et désirs individuels ! En l’occurrence, pour vous, il est question que votre inconscient comprenne que l’exposition de vos différences n’entrainera plus la violence, l’abandon ou la trahison.

- J’aime me dire que c’est à moi, celle qui s’épanouit en moi actuellement, de faire quelque chose pour celle que j’étais et qui m’a sauvé la vie !

- oui, c’est une jolie façon de voir, d’autant plus que cette réassurance de votre inconscient est essentielle à votre bien-être. Ce sont deux partis en vous s’influençant étroitement et déterminant, dans leurs interactions, vos modalités de réaction au quotidien. 

- Je ne le sais que trop ! Mon bras est aujourd’hui là pour en témoigner ! Depuis quelques mois, je pose davantage de limites à ma dernière fille. Mon autorité est plus consistante, car j’apprends à me détacher de mes peurs anciennes, cette frayeur que ma plus petite puisse vivre ce que mes deux premières filles ont subi : un pouvoir injuste et terrorisant de leur parent. Chaque jour, à chaque fois que je pose un interdit à ma puce, je lutte contre cette émotion paralysante de culpabilité et de crainte de faire du mal à mon enfant. Suite à nos séances, je prends conscience que seule l’exposition à la réalité me permettra de me désaliéner de cette fausse croyance et de ne plus confondre passé et présent. C’était bien parti, depuis plusieurs mois, je suis un peu plus cohérente, je cède moins aux caprices de Léa. Malgré des débuts difficiles entre résistances de mon enfant et sentiment d’être une mère indigne, j’ai réussi à être plus sereine et confiante dans mes actes. Je me suis rendue compte que ma fille ne m’en voulait pas, son chantage affectif durait peu de temps. Si sur le fait, elle était provocatrice, elle revenait le lendemain vers moi plus câline et plus apaisée. J’ai compris alors que ces dernières années, elle avait recherché ma contenance en éparpillant ses devoirs sur la table, en n’ayant pas d’heures pour finir ses devoirs, en étant impertinente. 

- Que s’est-il passé alors si vous étiez si bien parti dans le dégagement de vos traumatismes ?

- Un instant, je vais y venir ! J’avais si bien perçu la manière dont mon inconscient avait interféré dans ma relation à Léa que je me suis empressée de le malmener en lui imposant un rythme de confrontation trop ambitieux ! Le soir, avant ma chute, j’ai imposé à nénette de ranger son sac alors qu’elle n’avait pas terminé ses leçons. Il était 23 H. Je l’ai entendu dans son lit pleurer et j’ai lutté pour ne pas céder. Seulement, je n’ai pas dormi de la nuit et je me suis réveillée avec un mal de tête insupportable. Le regard de Léa était si haineux le lendemain que je pense que toutes mes insécurités inconscientes ont été réactivées. L’enfant intérieur affolé a alors parlé au plus profond de mes tripes afin de court-circuiter cet élan d’affirmation. Cet accident domestique ne s’est pas passé à n’importe quel moment, c’était à la veille des vacances scolaires !

- Continuez, vous m’intéressez !

- Je pense sincèrement que cela a bien arrangé mon inconscient ! Alors que je suis restée deux semaines à la maison avec Léa, mon handicap m’a contraint à moins intervenir auprès d’elle dans mes fonctions parentales. Ma fille aînée est venue s’occuper de sa sœur. J’étais cassée par les antalgiques et j’avoue que je n’aspirais qu’à me reposer. Je me suis beaucoup appuyée sur ma grande et mon mari afin de prendre le relais ! Vous voyez deux semaines de répit pour mon inconscient ! Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. J’avoue que je n’ai pas été très délicate avec ma partie phobique, pris dans un élan de trop grande assurance. Je serai maintenant davantage respectueuse de son rythme !

- Il est sûr que cet inconscient a lui-même brutalisé les conditions d’existence de votre conscient. Il l’a empêché, par ses peurs, de s’adapter et l’a contraint à porter le stress de l’indifférenciation. Toutefois, celui qui a accès au savoir, c’est votre conscient. C’est donc à lui d’avoir l’initiative des bonnes dynamiques interactives avec l’inconscient. Le guide conscient doit aider son élève intérieur à se dégager de ses phobies pour que ceux-ci n’entravent plus la bonne marche du fonctionnement rationnel.

- J’ai bien compris que l’inconscient ne pouvait pas se rassurer tout seul. Il a besoin des conseils du conscient afin d’apprendre à se déconditionner de ses peurs. Cela me fait penser à mes problèmes de rangement qui ont perturbé mon quotidien pendant tant d’années ! Longtemps, je vous ai ennuyée à vous raconter en détail le désordre de ma maison, les cartons encombrant les pièces, les armoires dérangées, les papiers administratifs non classés. Je vous ai décortiqué mes angoisses et mon mal-être devant ce chaos pendant des heures. Toutefois, rien ne changeait. C’est seulement lorsque nous nous sommes penchés sur mon être intérieur résistant à une vie ordonnée que tout a pris sens pour moi. Ce dialogue entre un conscient exigeant de l’inconscient apeuré une adaptation brutale a été un électrochoc efficace. Dès que je rangeais ma maison, de fond en comble, j’étais prise d’angoisses paralysantes qui me dissuadaient pendant un certain de recommencer ! Le rangement progressif d’une seule armoire, puis de papiers administratifs, puis d’un carton ou tout simplement d’un pot sur la terrasse m’aida à réaliser l’ampleur de ma phobie. Chaque petite tâche était éprouvante, mais l’exposition douce permit à mon inconscient d’oser se réinstaller dans une vie stable. Il put doucement s’assurer que l’imprévu ne viendrait plus déranger et vider l’intérieur d’un foyer. Il n’était pas nécessaire de rester sur le qui-vif dans une maison désinvestie par peur de devoir la quitter précipitamment. La confrontation graduelle à ma phobie inconsciente de me voir perturber dans la sérénité de mon foyer permit de me dégager des traumas passés. La clé de la réussite, c’est savoir penser que l’on a un inconscient et lorsqu’il est traumatisé, il faut le traiter avec les mêmes égards qu’une personne phobique !

- J’ai l’impression que cette chute de votre chaise a été une révélation ! Je ne vous ai jamais ressentie aussi impliquée dans ce que vous disiez !

- Oui, c’est vrai, mais ce n’est pas seulement cet épisode, où plutôt c’est cette mésaventure qui m’a amenée, du fond de mon lit d’hôpital, à réfléchir à tous ces expressions inconscientes qui ont parcouru mon histoire dès que je changeai de direction ! J’étais fasciné de découvrir, à chaque regain d’énergie pour cheminer dans mon sentiment de liberté, des résistances qui venaient se mettre sur mon passage. Je vous ai parlé de mes angoisses, de ma fille, de mon bazar, mais j’ai également retrouvé de nombreuses autres anecdotes tout aussi parlantes. J’étais captivé, dans cette enquête, car pas une dimension de mon vécu n’échappait à cette règle de rébellion intérieure dès que j’empruntais de nouvelles directives.

- Vous voulez dire dès que vous commenciez à vous sécuriser et à adopter des comportements moins phobiques ?

- oui, toute ma vie, depuis mon enfance, a été placée sous la contrainte des repères chaotiques : deux-grands pères et un cousin s’étant suicidés, des parents rejetants et inaccessibles, un ex-mari violent complètement marqué par la guerre d’Algérie. D’ailleurs, vous savez, il avait le même âge que mon père. Comme lui, il a vécu le conflit civil de ce pays. Mon mari actuel, algérien, a été également policier à Alger avant d’immigrer en France. La peur d’être assassiné comme ses collègues l’a fait fuir. Aujourd’hui encore, il est très difficile d’aller voir sa famille tant il craint les représailles.

- Jusque que dans le choix de vos objets d’amour, votre inconscient est intervenu. Il a trouvé des personnes qui confortaient vos représentations du monde !

- J’ai remarqué qu’il y a davantage de tension dans mon couple depuis que j’ose un peu plus affronter mes problèmes ! Je vois toutes les fragilités de mon conjoint maintenant que je me sors de ces mêmes vulnérabilités ! Il m’agace, je n’ai de cesse de lui signifier qu’il s’y prend mal avec sa fille. Elle le provoque, il contient, contient jusqu’à exploser de façon disproportionnée ! Pourtant, je lui dis ce que j’ai pu découvrir ici : « pose des actes, ton éternelle litanie de mécontentement sans punition ne sert à rien ». C’est fou, je ne supporte plus son comportement alors qu’auparavant je le vivais très bien…….Sans doute parce que j’avais le même problème que lui.

- Oui, vous ne camouflez plus sa problématique dans le partage d’un manque commun. Avez-vous relevé des résistances inconscientes de sa part afin que vous repreniez votre ancienne dynamique ?

- Il est vrai que je le trouve, en ce moment, particulièrement triste, bougon. Il n’a de goût à rien. La construction de son garage lui tenait à cœur, mais il ne parvient pas à s’y mettre. Le matin, j’évite de me mettre à table avec lui, il n’a pas d’entrain, il se plaint déjà de sa journée. C’est drôle, il a l’air satisfait de me voir plus confiante mais en même temps, il perd sa vivacité ! Je pense que tous ces changements lui font peur !

- il fait résistance ! 

- Je ne sais pas, mais en tous cas, c’est pénible. J’aimerai tant qu’il me soutienne davantage auprès de notre fille. Tous les matins, elle ne lui dit pas bonjour, elle le titille et lui il marmonne dans ses moustaches !

- votre mari a déjà dit qu’il avait peur du conflit !

- Oui, il a tellement vu d’horreur dans son pays ! Je pense qu’il est allergique à toute crise ! Je pense que c’est peut-être pour cela qu’il est sensible à nos disputes actuelles, il les vit très mal. D’ailleurs, il m’a dit la fois dernière « tu peux faire tout ce que tu veux, je ne m’énerverai pas ! ». C’est parlant non ?

- Son inconscient résiste au changement, mais son guide conscient et le vôtre vont l’aider à prendre le bon chemin progressivement. Ceux-ci vont le rassurer, dans les nouvelles expériences d’affirmation vécues, en lui montrant la valence structurante de la confrontation. Courage, car comme je vous le dis souvent, il y aura encore de nombreuses résistances inconscientes en vous et en lui sur ce parcours libérateur !

- Oui, je m’en rends compte. Et puis, il est pénible, dès que je sors, il s’inquiète, il craint que je fasse à nouveau une chute. Cet accident l’a déstabilisé !

- vous voyez la manière dont cet aléa a alimenté votre problématique d’évitement, mais également la sienne ! Double résistance, il est tenace votre inconscient !

- Oh, je ris, car je me souviens du temps où j’accompagnais Léa à l’école. À cette période-là, je n’étais pas aussi détendu qu’aujourd’hui. De la maternelle jusqu’en primaire, ce fut un calvaire. Je ne pouvais me décoller de la grille d’entrée. Chaque séparation était un déchirement, un désarroi ! Je restais là pendant de longs temps à tenter d’apercevoir ma fille par la fenêtre de sa classe. Il y eut plusieurs épisodes terribles avec les maîtresses tellement je ne parvenais pas à me raisonner. J’en ai encore des hauts le cœur et des bouffées de chaleur quand je vous en parle. Figurez-vous que sur le chemin de l’école, lorsque je m’y rendais à pied, il m’arrivait toujours quelque chose ! Je me suis fait des entorses, je me suis pris un poteau pourtant bien familier, j’ai glissé et je suis tombée à cause de la neige ! Vous m’étonnez que mon mari ait peur !

- Et lorsque vous venez me voir, vous venez à pied ?

- Aujourd’hui, c’est la première fois que je viens avec mes gambettes ! Depuis deux ans que l’on se voit, c’est la première fois que je viens à pied !

- Vous défiez de plus en plus vos peurs, c’est bon signe et votre inconscient vous a-t-il joué un mauvais tour sur le chemin ?

- Non, j’ai respiré l’air pur, cela m’a fait grand bien

- C’est encore meilleur signe ! 

- Oui, allez dire cela à mon mari ! Si je l’écoutais, je resterais enfermée chez moi. Depuis quelque temps, j’ai envie de reprendre un travail à temps complet. Mon époux n’est pas d’accord, il évoque le non-intérêt financier de ce projet. Je sens pourtant qu’il est davantage soucieux de me savoir autant à l’extérieur. Il m’invite à ne pas tomber dans le piège d’une implication, à nouveau, trop dangereuse. Au tout début de notre mariage, je prenais en charge, chez moi, en tante que famille d’accueil, des adolescents en difficulté. Je me suis retrouvée, de nombreuses fois, dans des situations éprouvantes. J’ai dû arrêter ce boulot car un des enfants me volait, devenait violent. Je n’ai pas su gérer, j’ai développé de grosses angoisses et mon corps n’a pas suivi. 

- Jusque dans le choix de votre travail, votre inconscient s’est exprimé ! Il a remis en place un cadre insécurisant tant connu ! Et oui, tant que vous n’étiez pas dégagé des traumas, la compulsion à la répétition prenait le devant de la scène. 

- Toutefois, j’ai réussi à me raisonner. J’ai eu la force de sortir de cette situation chaotique. J’avoue que cela a été difficile. J’ai beaucoup pensé à Marc, le garçon dont je m’occupais, à ce qu’il vivait. Je me suis sentie défaillante. J’avais l’impression de l’abandonner, mais j’ai dû prendre cette décision pour protéger ma famille !

- Comme vous aviez déjà dû le faire lors de votre séparation à votre ex ! Excepté la douleur de votre corps pour s’opposer à cette décision professionnelle, y a-t-il eu d’autres résistances à ce changement ?

- Comme je vous ai dit, pendant de nombreux mois, j’ai somatisé et je pense avoir vécu une période dépressive. Il faut dire que je me suis isolée ensuite, car je ne supportais plus le chant du coq d’à côté. Vous vous rappelez, je vous en avais parlé au tout début de la thérapie ! Cela fait plusieurs années, que les relations étaient houleuses avec mes voisins. Ce sont des vieux insupportables, ils s’ennuient alors ils nous épient, ils se plaignent à la mairie pour qu’on coupe nos arbres, pour mieux nous observer ! Ils sont connus dans le quartier pour être de vrais paranos ! Bref, leur coq, j’aurais voulu l’égorger. Le matin, je ne parvenais pas à ouvrir mes fenêtres tant je redoutais de l’entendre. Ma famille n’y prêtait pas attention et n’était pas importunée par ce maudit poulet. Je commençais toutefois à imprégner Léa de mes angoisses, car elle devenait sensible à son cri.

- Finalement, cette obsession vous a maintenu dans l’insécurité à un moment où votre décision d’arrêt de travail aurait dû permettre de retrouver une stabilité ! 

- Je n’y avais jamais pensé, mais cela se tient, car il est vrai que pendant longtemps cela a été l’enfer à la maison à cause de cette bestiole ?

- Et comment avez-vous fait pour sortir de ce cauchemar ?

- C’est à cette période que j’ai commencé à être suivie par un psychiatre. Il m’a prescrit un traitement anxiolytique. Cela m’a soulagé, mais je pense que les sorties extérieures plus fréquentes, grâce à mon nouveau travail, ont été la clé de tout. C’est là que j’ai été embauchée en tant qu’aide à domicile. J’ai prêté de moins en moins attention au chant du coq, car j’étais plus ouverte sur l’extérieur. 

- Votre guide conscient a réussi à rassurer votre inconscient phobique dans une exposition relationnelle progressive !

- Peut-être, mais cela a été laborieux, il a fallu que je dépasse mon envie de tout lâcher tant les premiers temps de mon exercice ont été pénible. J’étais irritable, tendue, j’avais mal au dos et j’avais peur de tout, mais l’idée de rester à la maison était pire que tout. Ce coq, m’aurait fait devenir folle !

-  Quel paradoxe ! Le symptôme, fruit de l’inconscient, est à la fois résistance, mais moteur au changement. Il devient tellement contraignant qu’il oblige à réagir !

- Maintenant que nous abordons ce sujet si passionnant, il y a quelque chose qu’il faut que je vous avoue, car je pense que ce n’est pas sans résonance avec ce dont nous parlons. Cela fait six jours que je ne prends plus mes antidépresseurs, je les ai arrêtés du jour au lendemain, car j’ai oublié de renouveler mon ordonnance. Je m’aperçois que ce n’est pas un hasard même si je voudrais banaliser. Ce sevrage brutal me donne des contractures et une irritabilité assez importante. Les douleurs de la chute sont prégnantes actuellement, certainement intensifiées par cet arrêt. Hier, j’ai même dit à mon mari que « Si c’était pour souffrir physiquement autant, je préférais mourir ! ».  Je m’aperçois que j’ai dit cela alors que cela fait plusieurs mois que je me sens mieux moralement. Je profite davantage de la vie, je pense à moi, je suis plus confiante. Je réalise aujourd’hui, après notre échange, que le chemin n’est pas totalement terminé.

- Votre inconscient vous fait savoir qu’il n’est pas encore totalement rassuré. Le traitement de sa phobie n’est pas complètement réglé. Il faut juste rester vigilant à ce que votre conscient reste un bon pédagogue respectant le rythme et les conditions nécessaires à votre inconscient pour apprendre autre chose que l’insécurité. 

- Oui, et il a l’air de ne pas être si loin de l’arrivée. Je suis sûre que ma meilleure prise en compte de sa présence facilitera le reste du chemin !

- Oui, je n’en doute pas et faites-moi le plaisir de reprendre votre traitement « petit inconscient rebelle » !

- Merci à vous « mon cher conscient » !


Madame A est aujourd’hui totalement désengagé de sa problématique d’insécurité. Ses deux aînées sont d’ailleurs devenues pompiers ! La consultante a dû s’affirmer auprès d’elles, car les deux grandes, depuis très longtemps, déversaient sur leur mère une colère déplacée. Elles déniaient l’impact des traumas vécus avec leur père. Depuis la séparation des parents, les filles n’avaient jamais revu celui-ci. Face à cette absence de lien, la souffrance avait été projetée sur cette mère sécurisante acceptant de recevoir les coups. Madame A, en ne portant plus la problématique de ses aînées, permit à celles-ci de s’y confronter pour les élaborer. Bien sûr les résistances s’exprimèrent ! La plus grande eut un accident de vélo. L’autre présenta des problèmes dermatologiques handicapants afin de persuader la maman de reprendre son rôle de « bouc émissaire ». Madame A ne céda pas à ses peurs. Elle eut raison. Les deux filles entreprirent, suite à cette réorganisation relationnelle, un travail thérapeutique chacune de leur côté. De même, leur métier sembla avoir été leur solution créative afin de trouver un étayage paternel symbolique. Elles s’engagèrent dans des relations amoureuses solides là où auparavant elles collectionnaient les aventures. Leur mère leur donna, ainsi, un modèle de progression en tant que guide conscient. Elle les obligea, en ne tamponnant plus leur problématique traumatique, à la dénouer. Madame A entraîna également son époux sur les chemins de la différenciation. Celui-ci retourna voir ses parents à Alger malgré ses peurs envahissantes. La consultante déploya beaucoup d’énergie afin de l’aider à obtenir son visa. Elle passa des heures avec sa belle- famille, au téléphone ou sur internet, et les mobilisa dans ce projet de retrouvailles. Sa cadette fit, à cette occasion, connaissance concrète avec la branche paternelle. Elle passa désormais les vacances d’été là-bas. Vous ne serez pas étonné de prendre connaissance d’une sciatique rebelle qui décontenança Monsieur A la semaine juste avant son départ pour Alger ! 

Cependant, l’inconscient de Monsieur A ne connaissait pas bien la ténacité de son épouse dans le désir de mener sa petite famille sur les chemins de la différenciation ! Comme elle l’avait si bien dit lors de notre séance, elle s’exclama : « Pensez-vous, il l’a pris son avion. Je lui ai donné une canne, je lui mis ses antalgiques dans son bagage. Je lui ai fait un gros bisou et je n’ai pas décollé mes yeux de la vitre de l’aéroport afin de m’assurer qu’il prenne bien son vol ! Mais rassurez-vous, je savais que c’était le bon rythme ! Il est revenu avec un grand sourire de son voyage et sans gros symptôme ! ».

Cet extrait thérapeutique place la nature du dialogue conscient/inconscient au cœur d’une intervention opérante. La personnification de ces deux instances permet une approche explicite de la manière dont leur mise en lien est essentielle. Le décodage de la nature de leurs interactions donne sens à ce qui surgit : des pseudos hasards aux symptômes les plus contraignants, des fausses réussites aux dénouements les plus heureux. La mise en scène de ces deux protagonistes internes éclaire sur des jeux psychiques invisibles. Ceux-ci sont rendus compréhensibles par leur approche métaphorique et humanisée. Le thérapeute veille ainsi à conter, avec ce médiateur narratif, une histoire accessible et pleine de sens structurant !