Dans son ouvrage « Aider le patient à sortir de la crise », paru aux
Editions De Boeck (Sciences du Soin/Collection de Marie-Ange Coudray) en Septembre 2013, Adeline Gardinier présente une méthode
psychothérapeutique singulière co-construite dans la cadre de ses échanges
cliniques auprès de consultants de Centres Médico-Psychologiques et d’Unité de
Proximité.
Elle est désireuse, dans ce livre, de transmettre toute la pertinence
d’une forme de pensée contextuelle et bienveillante introduite dans ses conversations
avec les souffrants.
Un intéressé s’est entretenu avec l’auteur le
2 janvier 2014 pour aborder les grands axes de son ouvrage et de son travail
psychothérapeutique. Laissons-leur la parole….
Adeline
Gardinier, pourriez-vous nous donner un bref aperçu de votre parcours
professionnel et des diverses expériences vous ayant mené à ces modalités
particulières de soins psychiques auprès de vos patients ?
Mon cursus universitaire est des plus communs.
J’ai réalisé mes études de psychologie clinique et de psychopathologie à la faculté de Sciences Humaines de Reims.
L’enseignement théorique et les diverses supervisions et formations accomplies
à Paris ont, certes, été source d’un enrichissement signifiant afin de mieux
cerner la complexité du fonctionnement
humain.
Cependant, le savoir structurant que je souhaite faire partager, ne
s’est pas déduit de concepts
intellectuels. Il est né d’une pratique
clinique des plus diversifiées mêlant des personnalités, des histoires, des
temps, des contextes tous très différents. L’univers rassemblant ces témoins et
révélateurs des procédés psychiques constructifs et déconstructifs ont tous
pour point commun d’avoir traversé un temps de crise signifiant.
Durant ce moment
d’authenticité vécu, leur fonctionnement défensif a mis en exergue les grands
secrets de la logique paradoxale et systémique d’avancement !
Malgré des
dynamiques internes et des personnalités uniques, ces personnes (rencontrées en
hôpital général, dans des foyers maternels, des institutions psychiatriques),
se ressemblent toutefois, dans leur manière de se confronter au dénouement
réussi d’une problématique !
Les
souffrants résoudraient, dans leurs maux et la manière dont ils s’en dégagent,
les grandes énigmes du fonctionnement psychique, d’où le sous-titre de votre
ouvrage « le patient est un soignant qui s’ignore »?
Oui, en effet le temps de crise oblige à la
résolution de dysfonctionnements prenant de l’ampleur au fil de leur
rigidification. Le souffrant ne peut plus user de défenses de colmatage afin de
maintenir un édifice fonctionnel fragile.
Beaucoup d’individus parviennent dans
leur existence à éviter la résolution de leurs conflits intérieurs par des
mécanismes de déplacement, de projection, de déni, de clivage même si ceux-ci
semblent peu adaptés à la situation. Le patient, lui, n’est plus en capacité de
se détourner de son problème par diverses techniques d’évitement et de refoulement.
Généralement, par définition, sa bonne nature le conduit à se confronter non
seulement à ses fragilités mais également à porter « le stress » de
ses systèmes d’appartenance. De plus, l’accumulation d’évènements de vie
nouveaux, accidentels ou naturels, peut presser un mouvement adaptatif et
engendrer une difficulté croissante de maintenir des repères défensifs rigides
et pathogènes. C’est dans ce moment de vie douloureux mais opportun que j’ai la
chance d’échanger avec des patients qui livrent les clés de l’avancement. Ils
n’ont d’autres choix que de trouver des solutions à leur mal-être car leur
ancien système organisationnel s’est démantelé dans le chaos de leur
souffrance.
Ainsi, depuis 15 ans, c’est avec une grande admiration et une
grande empathie que j’observe les consultants dans l’expression laborieuse,
paradoxale, systémique de la résolution de nœuds internes. Ainsi, le matériel
thérapeutique original proposé à mon interlocuteur lors des séances (les
interprétations paradoxales, les récits didactiques, les représentations
systémiques) n’est que le fruit opérant
des solutions témoignées par les nombreux consultants rencontrées sur
mon chemin de thérapeute.
Vous
seriez ainsi une « avertie » des processus de crise, tirant votre
savoir « des nombreux souffrants compétents rencontrés ». Vous
agiriez en tant que médiatrice d’une vérité structurante créée par des patients
soignants et restituée à d’autres patients afin de faciliter leur chemin de
création et de guérison ?
Oui, c’est joliment dit et c’est très vrai. Tous
les concepts paradoxaux et systémiques, décrits dans mon ouvrage, sont nés des
observations exhaustives d’histoires singulières d’hommes en crise. Ces
rencontres précieuses ont permis d’extraire les règles et les narrations à
respecter dans l’abord et le traitement de toute douleur, qu’elle soit
psychique ou physique.
Ces constats cliniques ont d’ailleurs permis de mettre
en relief l’importance de considérer l’homme comme traversé et agi par différents
systèmes d’appartenance internes et externes. Sans cette prise en compte
essentielle, la logique paradoxale et surprenante de « la désaliénation
psychique » ne peut se comprendre.
Pourriez-vous
revenir sur ces interprétations paradoxales présentées dans votre ouvrage ?
Il s’agit d’une reformulation surprenante opérée,
dans le cadre du suivi thérapeutique, auprès des consultants. Cependant sa
dimension inattendue ne tient qu’à l’insuffisante connaissance de l’être humain
sur sa nature profonde, sa détermination « contextuelle ». Ainsi, l’ouvrage
énonce des « représentations
paradoxales de situations, des notions, de l’évolution, de la distanciation et
des émotions» afin d’ouvrir le champ des possibles. Le souffrant est invité à
appréhender son histoire sous un angle opposé au sens commun.
Ce regard particulier
tire toutefois sa pertinence et sa justesse de sa nature systémique. Ainsi, le
fonctionnement de l’homme ne peut se réfléchir sans considérer les diverses
influences internes et externes qui le déterminent. Notre pensée, très circonscrite et trop souvent linéaire, est parasitée par l’insuffisante prise en
compte de tous les facteurs interagissant et justifiant des comportements, des
réactions, des ressentis, des émotions et des symptômes d’un sujet.
Distiller durant les entretiens certaines
idées fortes, justes et originales, opère des résonances signifiantes. Si je
vous dis :
-« le souffrant n’est pas assez égoïste,
La crise est une opportunité afin d’avancer, le symptôme est fonctionnel, le
souffrant est fort et endurant, le vrai patient n’est pas celui qui est face au
thérapeute, le hasard n’existe pas, il n’y a pas d’avancement sans résistances,
la résolution d’une problématique s’amorce par une recrudescence de symptômes,
le patient doit avancer lentement durant un temps de crise, le patient doit
s’éloigner pour se confronter, un vécu émotionnel désagréable peut être thérapeutique,
une force d’avancer naît des événements douloureux, la fusion sépare, la
rupture entraine une aliénation, la confrontation permet la libération, le
sujet détient le savoir, il n’a ni victime ni coupable dans un problème
rencontré… ».
Ces quelques thèmes inattendus ouvrent
d’emblée la réflexion de l’aidant et de l’aidé vers des perspectives et des
alternatives nouvelles. La cohérence des représentations proposées imprègne
facilement son destinataire lorsqu’il est lui est présenté l’univers circulaire,
systémique, global auquel cette vision est associée.
Cette
narration systémique et structurante, à laquelle vous voulez familiariser patients
et soignants, demande de la part de son auteur, un décodage et une
reformulation constante !
Effectivement, c’est là la complexité de cette
approche. Elle demande du thérapeute une implication, une concentration et une
maîtrise certaine de la logique paradoxale et contextuelle. A chaque lecture
trop restrictive des situations, l’aidant doit substituer une vision globale et
exhaustive des facteurs interactionnels rentrant en jeu dans le problème
rencontré.
L’art du conteur réside également dans la capacité à emprunter le
lexique privilégié des signifiants de son interlocuteur afin de faciliter l’intégration
de cette pensée systémique.
Bien sûr, le soignant a un rôle essentiel dans
l’aménagement d’un cadre représentationnel opérant. Il doit s’afficher
permanent dans le tissage d’une réflexion systémique juste et à potentiel
d’ouverture. Toutefois, il n’est pas plus grand plaisir pour le clinicien que
de découvrir les solutions édifiées par le patient à partir de ce nouveau
regard nouvellement intégré.
Plus
concrètement, d’où tient cette analyse si surprenante, opérante et paradoxale
de l’interprétation systémique ?
Le côté surprenant de cette approche réside
dans ce qu’elle met en évidence de « la condition du
souffrant ». Là où la pensée
linéaire et non exhaustive définirait le malade comme contraignant, irritant,
plaintif, égoïste et négatif, l’approche
contextuelle le présente comme trop généreux, sacrificiel, trop fort et
endurant dans son énergie à porter les problématiques d’autrui.
La narration
proposée doit l’aider à réaliser la manière dont ses symptômes sont mis au
service de l’équilibre antérieur de ses systèmes d’appartenance. Le focus doit alors être porté sur
l’importance de bien cerner les propres responsabilités et nœuds internes du souffrant
de ceux d’autrui. Cette distinction est essentielle car il ne peut être élaboré
et dénoué que ce qui nous appartient personnellement ! L’aidé doit restituer
le stress à chacun de ses détenteurs car ses troubles indiquent le trop plein
de tension engendré par la reprise à son compte des dysfonctionnements
d’autrui. Pour cela, tout un parcours de différenciation doit s’opérer en lui,
ce qui l’amène souvent à s’exclamer « Mais vous me demandez d’être
égoïste, je n’y parviendrai jamais ! ».
Nous sommes loin de l’image
péjorative du souffrant dans sa dimension peu utile et froide. La démonstration
de la manière dont ses maux participent à la protection inconsciente des siens,
l’endurance sacrificielle dont ses troubles peuvent témoigner sont autant de
représentations aidantes pour réagir positivement et avancer. En effet, le
sujet ne doute plus de sa force et de sa bonne nature. Il ose alors se
regarder, s’estimer et se donner afin d’évoluer personnellement. Nous ne
pouvons méconnaitre les obstacles rencontrés par celui, dont la mauvaise image intériorisée
est source d’actes autopunitifs non contrôlables !
De même, il est essentiel de
s’appuyer sur la définition généreuse du malade pour l’encourager à « transmettre »
en restituant à autrui ses problématiques. Prendre à son compte les difficultés
d’une personne, c’est enlever à celle-ci toute chance de les régler et de ne
plus en souffrir. Cette description systémique est ainsi importante dans la position prise par le
souffrant. Le juste équilibre des responsabilités et des tensions dans un
groupe participe au bien être de chacun. Cette analyse environnementale doit
aider le sujet à mieux se situer dans
ses modalités fonctionnelles propres.
Pour résumer, cette approche permet de se
dégager de bien des mouvements culpabilisants parasitant autant le malade que
les siens dans leur dynamique d’avancement.
La
puissance illocutionnaire de ces interprétations paradoxales, de ces récits
didactiques et en miroir présentés dans votre ouvrage, semblent résider
principalement dans un descriptif original et paradoxal des signes de l’avancement et de
la guérison. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?
Il est dans la nature humaine d’appréhender
les stades de dénouement d’une
problématique comme dégressifs dans l’expression des symptômes et des
contraintes. Pourtant, il n’en est rien. Selon la logique systémique,
l’élaboration d’un nœud interne s’amorce par la recrudescence des
troubles. Ce phénomène s’éclaire par la
prise en considération des résistances au changement.
Lorsque le souffrant
bouleverse ses codes fonctionnels, même si le changement répond à une meilleure
adaptation, ce phénomène entraîne un
état de déséquilibre pour les systèmes
internes et externes auxquels il se réfère. Les forces homéostasiques de cette
ancienne organisation n’auront alors de cesse d’exercer une pression
contraignante afin de ramener le maillon perturbateur dans sa dynamique
antérieure. En l’occurrence, ici, le
système psychique, physique et environnemental du souffrant se présentera comme
l’opposant virulent et bruyant de la transformation accentuant le vécu
régressif du patient dans les premiers
temps de son amélioration.
Lorsque mon interlocuteur saisit cette logique
interactive et auto-conservatrice de ses systèmes d’adhésion, la teneur de
cette information résonne de façon significative dans le nouveau regard porté sur sa
souffrance. Là où le sujet ne percevait jusqu’alors que les signes
symptomatiques de la régression, de l’échec, de l’impasse et de l’insuffisance,
il découvre une inflation des troubles synonymes d’amélioration :
davantage de bruit, davantage de résistances car plus de tendance à assumer et
à provoquer une évolution signifiante ! Le sujet sait désormais que la
persistance ou l’aggravation des maux n’est que le reflet d’une adaptation
laborieuse à de nouveaux repères. Son état douloureux n’est donc que
transitoire. Il perdurera le temps nécessaire à l’extinction du phénomène de
déséquilibre interne/externe et à l’établissement d’un nouvel équilibre
systémique. Ce regard averti est « absolu » de conséquence. En effet,
si nous réfléchissons aux raisons fréquentes de l’enkystement d’une
problématique, nous nous apercevons que c’est la méconnaissance de cette règle
d’influences opposées qui en est la
cause.
L’homme met en place instinctivement les bonnes solutions lorsqu’il
rencontre un problème. Cependant, très souvent, il ne persévère pas dans leur
aménagement et dans leur consolidation
car il est convaincu qu’elles ne sont pas valables. Pourquoi ? Tout
simplement, parce que les résistances au changement à l’œuvre le
dissuadent d’emprunter le bon chemin.
S’il se sent encore plus mal, c’est pour lui l’expression d’une erreur
d’aiguillonnage intérieur et non le révélateur d’une transformation positive
auxquels ses systèmes d’appartenance font résistance. D’ailleurs, lorsque
j’invite les consultants à se pencher sur les diverses tentatives défensives
mises en place durant leur existence, ils s’aperçoivent systématiquement qu’ils
avaient expérimenté les bons codes, notamment les effets d’une plus grande différenciation.
Cependant, les conséquences inconfortables immédiates, produites par un
mouvement opposé de retour à du familier, avaient découragé ces initiatives
salutaires.
La transmission de ce savoir systémique est
pour cela non négligeable. Il aide le patient à supporter les contraintes des
temps d’avancement car il sait que s’il souffre dorénavant, ce n’est pas en
vain et qu’il y aura une fin à sa douleur. Cette vision éclairée est surtout la
clé afin de ne pas court-circuiter l’amorce de nouvelles dynamiques défensives
pertinentes et désaliénantes à long terme. Dans cette perspective, le symptôme
a du sens, il est fonctionnel et parle de la « solution ». Il s’inscrit
comme un rébus à décoder en empruntant aux hiéroglyphes de la systémique !
Lorsque
vous énoncez que le hasard n’existe pas, vous faites référence à cette logique
systémique qui permettrait d’approcher la cohérence d’une histoire singulière,
qui ouvrirait sur le sens du symptôme, des accidents, des imprévus, des actes
appelés « inconscients » et aussi sur le sens de certains choix
relationnels ?
Bien sûr, je ne doute plus de la pertinence du
modèle systémique et homéostasique pour expliquer de nombreux phénomènes
décrits comme non maitrisables et prévisibles. C’est d’ailleurs l’un des sujets
de mon prochain ouvrage. Cela fait trop longtemps que j’observe, en tant que clinicienne, les « aléas
systématiques » découlant d’un élan de transformation sur une
problématique rigide.
Lorsque le patient bouscule des codes fonctionnels campés
depuis la nuit des temps, les résistances au changement se révèlent de la même
ampleur. Elles s’expriment avec force quitte à soumettre le souffrant aux pulsions
de mort afin d’éradiquer tout mouvement de transformation violemment rejeté.
Ainsi, les accidents et les symptômes ne seraient que l’expression de forces
agissantes sur un sujet sommé de préserver sa place à l’identique dans ses
systèmes d’appartenance. Ceux-ci, insécurisés, sont plus ou moins phobiques du
changement.
Plus l’organisation est rigide, plus le frein au vent de nouveauté
est bruyant, plus l’aléa malheureux a de chance de survenir. Les
consultants sont curieusement victimes d’accidents physiques, domestiques, de
transport, d’actes manqués handicapants ou de symptômes invasifs à des périodes
de vie renvoyant à une tentative de différenciation identitaire et
relationnelle signifiante. De même les symptômes, psychiques comme physiques,
s’affichent comme moyens d’entrave à l’impulsion nouvelle exprimée par le
souffrant dans sa tentative de désengagement d’un cadre relationnel pathogène
solidement ancré. Les maux
s’amplifieront et s’atténueront, sur le parcours de la transformation, signant
alors dans leur disparition l’intégration d’un nouveau point d’équilibre plus
fonctionnel. L’aggravation puis l’atténuation progressive des troubles du
souffrant, au fil de l’élaboration de son mal, met en relief ce paradigme
systémique universel rencontré dans l’analyse des situations de crise.
Le bruit soudain résonant dans les divers
systèmes en présence, lorsque le sujet œuvre à ne plus condenser tout le stress
sur lui, ne fait également plus énigme. Ainsi, les troubles de l’entourage
succédant à un élan d’évolution chez le patient restent fréquents et
prévisibles sous l’angle de la systémique. Chacun reprend à son compte son
quota de tension interne.
L’attraction amoureuse, amicale, les
rencontres structurantes et destructurantes ne seraient pas non plus le fruit
du hasard mais la simple conjugaison de problématiques et d’histoires s’imbriquant,
se camouflant, se reflétant. L’autre est choisi dans une dynamique de maintenir
ses croyances, ses places et ses rôles dans les divers systèmes d’appartenance
le définissant. Ces relations tissées, au fil de la vie, sont ainsi garantes
des repères homéostasiques spécifiques définis dans les organisations internes
et externes d’un sujet. Les hasards heureux, dans cette dynamique, sont
eux-mêmes à questionner sur leur nature imprévisible dans cette logique de pensée.
Une de mes
consultantes actuellement vit une histoire amoureuse très épanouissante depuis
qu’elle s’est désengagée d’une lourde problématique. Elle a troqué celle-ci
pour y substituer des croyances sécurisantes. Ce sont ces mêmes schémas
internes qu’elle a sensiblement reconnu chez son aimé. Elle est désormais
réceptive à ces stimuli positifs croisés
sur son chemin.
Deuxième exemple, Madame A, engagé avec succès dans un
processus d’affirmation, a rencontré à la même période une ancienne collègue
lors d’un Séminaire. Celle-ci lui a proposé un partenariat professionnel ambitieux.
Sa dynamique d’ouverture et de détermination l’a certainement conduite dans ces
lieux d’échanges où elle a rencontré et a attiré l’intérêt d’un Autre, inscrit
dans les mêmes dynamiques structurantes ! Les aléas heureux découleraient
de notre capacité à cumuler des procédés défensifs adaptés ouvrant le
champ des possibles, tout simplement.
En tous
cas, une orientation que la systémique ne peut anticiper, c’est celle du désir,
de la force, de la crainte et de la
sagesse d’un sujet à batailler pour exprimer son authenticité d’être!
Oui, c’est cela qui ne peut être défini,
l’homme n’est pas prévisible dans sa profonde nature. Que le monde serait
triste s’il se référait à des individus bien établis dans leur désir individuel
et leur désir collectif !
Finalement, c’est l’amour et l’intérêt pour son
prochain qui accompagne l’homme dans ses doutes et ses peurs de différenciation
et d’évolution. Comme je le dis dans mon
ouvrage, l’homme est bon par nature ! Sa sensibilité d’appartenance peut
le rendre certes interdit, meurtri et
contraint par la vie. Cependant, il apparait si sympathique, altruiste et
touchant dans ses difficultés à se départir des résonances systémiques.
Ainsi,
sa profondeur et sa teneur collective occultent tout danger d’ennui et d’inerte
froideur en ce monde.