jeudi 2 janvier 2014

Entretien avec Adeline Gardinier

Dans son ouvrage « Aider le patient à sortir de la crise », paru aux Editions De Boeck  (Sciences du Soin/Collection de Marie-Ange Coudray) en Septembre 2013,  Adeline Gardinier présente une méthode psychothérapeutique singulière co-construite dans la cadre de ses échanges cliniques auprès de consultants de Centres Médico-Psychologiques et d’Unité de Proximité. 

Elle est désireuse, dans ce livre, de transmettre toute la pertinence d’une forme de pensée contextuelle et bienveillante introduite dans ses conversations avec les souffrants.

Un intéressé s’est entretenu avec l’auteur le 2 janvier 2014 pour aborder les grands axes de son ouvrage et de son travail psychothérapeutique. Laissons-leur la parole….


Adeline Gardinier, pourriez-vous nous donner un bref aperçu de votre parcours professionnel et des diverses expériences vous ayant mené à ces modalités particulières de soins psychiques auprès de vos patients ?

Mon cursus universitaire est des plus communs. J’ai réalisé mes études de psychologie clinique et de psychopathologie  à la faculté de Sciences Humaines de Reims. L’enseignement théorique et les diverses supervisions et formations accomplies à Paris ont, certes, été source d’un enrichissement signifiant afin de mieux cerner la complexité  du fonctionnement humain. 

Cependant, le savoir structurant que je souhaite faire partager, ne s’est pas déduit  de concepts intellectuels. Il est né  d’une pratique clinique des plus diversifiées mêlant des personnalités, des histoires, des temps, des contextes tous très différents. L’univers rassemblant ces témoins et révélateurs des procédés psychiques constructifs et déconstructifs ont tous pour point commun d’avoir traversé un temps de crise signifiant. 
Durant ce moment d’authenticité vécu, leur fonctionnement défensif a mis en exergue les grands secrets de la logique paradoxale et systémique d’avancement ! 

Malgré des dynamiques internes et des personnalités uniques, ces personnes (rencontrées en hôpital général, dans des foyers maternels, des institutions psychiatriques), se ressemblent toutefois, dans leur manière de se confronter au dénouement réussi d’une problématique !


Les souffrants résoudraient, dans leurs maux et la manière dont ils s’en dégagent, les grandes énigmes du fonctionnement psychique, d’où le sous-titre de votre ouvrage  « le patient est un soignant qui s’ignore »?

Oui, en effet le temps de crise oblige à la résolution de dysfonctionnements prenant de l’ampleur au fil de leur rigidification. Le souffrant ne peut plus user de défenses de colmatage afin de maintenir un édifice fonctionnel fragile. 

Beaucoup d’individus parviennent dans leur existence à éviter la résolution de leurs conflits intérieurs par des mécanismes de déplacement, de projection, de déni, de clivage même si ceux-ci semblent peu adaptés à la situation. Le patient, lui, n’est plus en capacité de se détourner de son problème par diverses techniques d’évitement et de refoulement. 

Généralement, par définition, sa bonne nature le conduit à se confronter non seulement à ses fragilités mais également à porter « le stress » de ses systèmes d’appartenance. De plus, l’accumulation d’évènements de vie nouveaux, accidentels ou naturels, peut presser un mouvement adaptatif et engendrer une difficulté croissante de maintenir des repères défensifs rigides et pathogènes. C’est dans ce moment de vie douloureux mais opportun que j’ai la chance d’échanger avec des patients qui livrent les clés de l’avancement. Ils n’ont d’autres choix que de trouver des solutions à leur mal-être car leur ancien système organisationnel s’est démantelé dans le chaos de leur souffrance. 

Ainsi, depuis 15 ans, c’est avec une grande admiration et une grande empathie que j’observe les consultants dans l’expression laborieuse, paradoxale, systémique de la résolution de nœuds internes. Ainsi, le matériel thérapeutique original proposé à mon interlocuteur lors des séances (les interprétations paradoxales, les récits didactiques, les représentations systémiques) n’est que le fruit opérant  des solutions témoignées par les nombreux consultants rencontrées sur mon chemin de thérapeute.


Vous seriez ainsi une « avertie » des processus de crise, tirant votre savoir « des nombreux souffrants compétents rencontrés ». Vous agiriez en tant que médiatrice d’une vérité structurante créée par des patients soignants et restituée à d’autres patients afin de faciliter leur chemin de création et de guérison ?

Oui, c’est joliment dit et c’est très vrai. Tous les concepts paradoxaux et systémiques, décrits dans mon ouvrage, sont nés des observations exhaustives d’histoires singulières d’hommes en crise. Ces rencontres précieuses ont permis d’extraire les règles et les narrations à respecter dans l’abord et le traitement de toute douleur, qu’elle soit psychique ou physique. 

Ces constats cliniques ont d’ailleurs permis de mettre en relief l’importance de considérer l’homme comme traversé et agi par différents systèmes d’appartenance internes et externes. Sans cette prise en compte essentielle, la logique paradoxale et surprenante de « la désaliénation psychique » ne peut se comprendre.


Pourriez-vous revenir sur ces interprétations paradoxales présentées dans votre ouvrage ?

Il s’agit d’une reformulation surprenante opérée, dans le cadre du suivi thérapeutique, auprès des consultants. Cependant sa dimension inattendue ne tient qu’à l’insuffisante connaissance de l’être humain sur sa nature profonde, sa détermination « contextuelle ». Ainsi, l’ouvrage énonce  des « représentations paradoxales de situations, des notions, de l’évolution, de la distanciation et des émotions» afin d’ouvrir le champ des possibles. Le souffrant est invité à appréhender son histoire sous un angle opposé au sens commun. 

Ce regard particulier tire toutefois sa pertinence et sa justesse de sa nature systémique. Ainsi, le fonctionnement de l’homme ne peut se réfléchir sans considérer les diverses influences internes et externes qui le déterminent. Notre pensée,  très circonscrite et trop souvent linéaire,  est parasitée par l’insuffisante prise en compte de tous les facteurs interagissant et justifiant des comportements, des réactions, des ressentis, des émotions et des symptômes d’un sujet.

Distiller durant les entretiens certaines idées fortes, justes et originales, opère des résonances signifiantes. Si je vous dis :

-« le souffrant n’est pas assez égoïste, La crise est une opportunité afin d’avancer, le symptôme est fonctionnel, le souffrant est fort et endurant, le vrai patient n’est pas celui qui est face au thérapeute, le hasard n’existe pas, il n’y a pas d’avancement sans résistances, la résolution d’une problématique s’amorce par une recrudescence de symptômes, le patient doit avancer lentement durant un temps de crise, le patient doit s’éloigner pour se confronter, un vécu émotionnel désagréable peut être thérapeutique, une force d’avancer naît des événements douloureux, la fusion sépare, la rupture entraine une aliénation, la confrontation permet la libération, le sujet détient le savoir, il n’a ni victime ni coupable dans un problème rencontré…  ».

Ces quelques thèmes inattendus ouvrent d’emblée la réflexion de l’aidant et de l’aidé vers des perspectives et des alternatives nouvelles. La cohérence des représentations proposées imprègne facilement son destinataire lorsqu’il est lui est présenté l’univers circulaire, systémique, global auquel cette vision est associée.


Cette narration systémique et structurante, à laquelle vous voulez familiariser patients et soignants, demande de la part de son auteur, un décodage et une reformulation constante !

Effectivement, c’est là la complexité de cette approche. Elle demande du thérapeute une implication, une concentration et une maîtrise certaine de la logique paradoxale et contextuelle. A chaque lecture trop restrictive des situations, l’aidant doit substituer une vision globale et exhaustive des facteurs interactionnels rentrant en jeu dans le problème rencontré. 
L’art du conteur réside également dans la capacité à emprunter le lexique privilégié des signifiants de son interlocuteur afin de faciliter l’intégration de cette pensée systémique. 

Bien sûr, le soignant a un rôle essentiel dans l’aménagement d’un cadre représentationnel opérant. Il doit s’afficher permanent dans le tissage d’une réflexion systémique juste et à potentiel d’ouverture. Toutefois, il n’est pas plus grand plaisir pour le clinicien que de découvrir les solutions édifiées par le patient à partir de ce nouveau regard nouvellement intégré.


Plus concrètement, d’où tient cette analyse si surprenante, opérante et paradoxale de l’interprétation systémique ?

Le côté surprenant de cette approche réside dans ce qu’elle met en évidence de « la condition du souffrant ».  Là où la pensée linéaire et non exhaustive définirait le malade comme contraignant, irritant, plaintif, égoïste  et négatif, l’approche contextuelle le présente comme trop généreux, sacrificiel, trop fort et endurant dans son énergie à porter les problématiques d’autrui. 

La narration proposée doit l’aider à réaliser la manière dont ses symptômes sont mis au service de l’équilibre antérieur de ses systèmes d’appartenance.  Le focus doit alors être porté sur l’importance de bien cerner les propres responsabilités et nœuds internes du souffrant de ceux d’autrui. Cette distinction est essentielle car il ne peut être élaboré et dénoué que ce qui nous appartient personnellement ! L’aidé doit restituer le stress à chacun de ses détenteurs car ses troubles indiquent le trop plein de tension engendré par la reprise à son compte des dysfonctionnements d’autrui. Pour cela, tout un parcours de différenciation doit s’opérer en lui, ce qui l’amène souvent à s’exclamer « Mais vous me demandez d’être égoïste, je n’y parviendrai jamais ! ». 

Nous sommes loin de l’image péjorative du souffrant dans sa dimension peu utile et froide. La démonstration de la manière dont ses maux participent à la protection inconsciente des siens, l’endurance sacrificielle dont ses troubles peuvent témoigner sont autant de représentations aidantes pour réagir positivement et avancer. En effet, le sujet ne doute plus de sa force et de sa bonne nature. Il ose alors se regarder, s’estimer et se donner afin d’évoluer personnellement. Nous ne pouvons méconnaitre les obstacles rencontrés par celui, dont la mauvaise image intériorisée est source d’actes autopunitifs non contrôlables !

De même, il est essentiel de s’appuyer sur la définition généreuse du malade pour l’encourager à « transmettre » en restituant à autrui ses problématiques. Prendre à son compte les difficultés d’une personne, c’est enlever à celle-ci toute chance de les régler et de ne plus en souffrir. Cette description systémique est ainsi  importante dans la position prise par le souffrant. Le juste équilibre des responsabilités et des tensions dans un groupe participe au bien être de chacun. Cette analyse environnementale doit aider le sujet  à mieux se situer dans ses modalités fonctionnelles propres. 

Pour résumer, cette approche permet de se dégager de bien des mouvements culpabilisants parasitant autant le malade que les siens dans leur dynamique d’avancement.


La puissance illocutionnaire de ces interprétations paradoxales, de ces récits didactiques et en miroir présentés dans votre ouvrage, semblent résider principalement dans un descriptif original  et paradoxal des signes de l’avancement et de la guérison. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce sujet ?

Il est dans la nature humaine d’appréhender les  stades de dénouement d’une problématique comme dégressifs dans l’expression des symptômes et des contraintes. Pourtant, il n’en est rien. Selon la logique systémique, l’élaboration d’un nœud interne s’amorce par la recrudescence des troubles.  Ce phénomène s’éclaire par la prise en considération des résistances au changement. 

Lorsque le souffrant bouleverse ses codes fonctionnels, même si le changement répond à une meilleure adaptation,  ce phénomène entraîne un état de déséquilibre  pour les systèmes internes et externes auxquels il se réfère. Les forces homéostasiques de cette ancienne organisation n’auront alors de cesse d’exercer une pression contraignante afin de ramener le maillon perturbateur dans sa dynamique antérieure.  En l’occurrence, ici, le système psychique, physique et environnemental du souffrant se présentera comme l’opposant virulent et bruyant de la transformation accentuant le vécu régressif du patient  dans les premiers temps de  son amélioration.

Lorsque mon interlocuteur saisit cette logique interactive et auto-conservatrice de ses systèmes d’adhésion, la teneur de cette information résonne de façon significative  dans le nouveau regard porté sur sa souffrance. Là où le sujet ne percevait jusqu’alors que les signes symptomatiques de la régression, de l’échec, de l’impasse et de l’insuffisance, il découvre une inflation des troubles synonymes d’amélioration : davantage de bruit, davantage de résistances car plus de tendance à assumer et à provoquer une évolution signifiante ! Le sujet sait désormais que la persistance ou l’aggravation des maux n’est que le reflet d’une adaptation laborieuse à de nouveaux repères. Son état douloureux n’est donc que transitoire. Il perdurera le temps nécessaire à l’extinction du phénomène de déséquilibre interne/externe et à l’établissement d’un nouvel équilibre systémique. Ce regard averti est « absolu » de conséquence. En effet, si nous réfléchissons aux raisons fréquentes de l’enkystement d’une problématique, nous nous apercevons que c’est la méconnaissance de cette règle d’influences opposées  qui en est la cause. 

L’homme met en place instinctivement les bonnes solutions lorsqu’il rencontre un problème. Cependant, très souvent, il ne persévère pas dans leur aménagement et dans  leur consolidation car il est convaincu qu’elles ne sont pas valables. Pourquoi ? Tout simplement, parce que les résistances au changement à l’œuvre le dissuadent  d’emprunter le bon chemin. S’il se sent encore plus mal, c’est pour lui l’expression d’une erreur d’aiguillonnage intérieur et non le révélateur d’une transformation positive auxquels ses systèmes d’appartenance font résistance. D’ailleurs, lorsque j’invite les consultants à se pencher sur les diverses tentatives défensives mises en place durant leur existence, ils s’aperçoivent systématiquement qu’ils avaient expérimenté les bons codes, notamment  les effets d’une plus grande différenciation. Cependant, les conséquences inconfortables immédiates, produites par un mouvement opposé de retour à du familier, avaient découragé ces initiatives salutaires.

La transmission de ce savoir systémique est pour cela non négligeable. Il aide le patient à supporter les contraintes des temps d’avancement car il sait que s’il souffre dorénavant, ce n’est pas en vain et qu’il y aura une fin à sa douleur. Cette vision éclairée est surtout la clé afin de ne pas court-circuiter l’amorce de nouvelles dynamiques défensives pertinentes et désaliénantes à long terme. Dans cette perspective, le symptôme a du sens, il est fonctionnel et parle de la « solution ». Il s’inscrit comme un rébus à décoder en empruntant aux hiéroglyphes de la systémique !


Lorsque vous énoncez que le hasard n’existe pas, vous faites référence à cette logique systémique qui permettrait d’approcher la cohérence d’une histoire singulière, qui ouvrirait sur le sens du symptôme, des accidents, des imprévus, des actes appelés « inconscients » et aussi sur le sens de certains choix relationnels ?

Bien sûr, je ne doute plus de la pertinence du modèle systémique et homéostasique pour expliquer de nombreux phénomènes décrits comme non maitrisables et prévisibles. C’est d’ailleurs l’un des sujets de mon prochain ouvrage. Cela fait trop longtemps que j’observe, en tant que clinicienne, les « aléas systématiques » découlant d’un élan de transformation sur une problématique rigide. 

Lorsque le patient bouscule des codes fonctionnels campés depuis la nuit des temps, les résistances au changement se révèlent de la même ampleur. Elles s’expriment avec force quitte à soumettre le souffrant aux pulsions de mort afin d’éradiquer tout mouvement de transformation violemment rejeté. Ainsi, les accidents et les symptômes ne seraient que l’expression de forces agissantes sur un sujet sommé de préserver sa place à l’identique dans ses systèmes d’appartenance. Ceux-ci, insécurisés, sont plus ou moins phobiques du changement. 

Plus l’organisation est rigide, plus le frein au vent de nouveauté est bruyant, plus l’aléa malheureux a de chance de survenir. Les consultants sont curieusement victimes d’accidents physiques, domestiques, de transport, d’actes manqués handicapants ou de symptômes invasifs à des périodes de vie renvoyant à une tentative de différenciation identitaire et relationnelle signifiante. De même les symptômes, psychiques comme physiques, s’affichent comme moyens d’entrave à l’impulsion nouvelle exprimée par le souffrant dans sa tentative de désengagement d’un cadre relationnel pathogène solidement ancré.  Les maux s’amplifieront et s’atténueront, sur le parcours de la transformation, signant alors dans leur disparition l’intégration d’un nouveau point d’équilibre plus fonctionnel. L’aggravation puis l’atténuation progressive des troubles du souffrant, au fil de l’élaboration de son mal, met en relief ce paradigme systémique universel rencontré dans l’analyse des situations de crise.

Le bruit soudain résonant dans les divers systèmes en présence, lorsque le sujet œuvre à ne plus condenser tout le stress sur lui, ne fait également plus énigme. Ainsi, les troubles de l’entourage succédant à un élan d’évolution chez le patient restent fréquents et prévisibles sous l’angle de la systémique. Chacun reprend à son compte son quota de tension interne.

L’attraction amoureuse, amicale, les rencontres structurantes et destructurantes ne seraient pas non plus le fruit du hasard mais la simple conjugaison de problématiques et d’histoires s’imbriquant, se camouflant, se reflétant. L’autre est choisi dans une dynamique de maintenir ses croyances, ses places et ses rôles dans les divers systèmes d’appartenance le définissant. Ces relations tissées, au fil de la vie, sont ainsi garantes des repères homéostasiques spécifiques définis dans les organisations internes et externes d’un sujet. Les hasards heureux, dans cette dynamique, sont eux-mêmes à questionner sur leur nature imprévisible  dans cette logique de pensée. 

Une de mes consultantes actuellement vit une histoire amoureuse très épanouissante depuis qu’elle s’est désengagée d’une lourde problématique. Elle a troqué celle-ci pour y substituer des croyances sécurisantes. Ce sont ces mêmes schémas internes qu’elle a sensiblement reconnu chez son aimé. Elle est désormais réceptive à ces stimuli positifs  croisés sur son chemin. 

Deuxième exemple, Madame A, engagé avec succès dans un processus d’affirmation, a rencontré à la même période une ancienne collègue lors d’un Séminaire. Celle-ci lui a proposé un partenariat professionnel ambitieux. Sa dynamique d’ouverture et de détermination l’a certainement conduite dans ces lieux d’échanges où elle a rencontré et a attiré l’intérêt d’un Autre, inscrit dans les mêmes dynamiques structurantes ! Les aléas heureux découleraient de notre capacité à cumuler des procédés défensifs adaptés ouvrant le champ  des possibles, tout simplement.


En tous cas, une orientation que la systémique ne peut anticiper, c’est celle du désir, de la force,  de la crainte et de la sagesse d’un sujet à batailler pour exprimer son authenticité d’être!

Oui, c’est cela qui ne peut être défini, l’homme n’est pas prévisible dans sa profonde nature. Que le monde serait triste s’il se référait à des individus bien établis dans leur désir individuel et leur désir collectif ! 

Finalement, c’est l’amour et l’intérêt pour son prochain qui accompagne l’homme dans ses doutes et ses peurs de différenciation et d’évolution.  Comme je le dis dans mon ouvrage, l’homme est bon par nature ! Sa sensibilité d’appartenance peut le rendre certes interdit, meurtri  et contraint par la vie. Cependant, il apparait si sympathique, altruiste et touchant dans ses difficultés à se départir des résonances systémiques. 

Ainsi, sa profondeur et sa teneur collective occultent tout danger d’ennui et d’inerte froideur en ce monde.