mardi 21 novembre 2017

Upside down (partie 4) : Fiction ou réalité sur la mission d'un système polarisé ?


Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 21 Novembre 2017 (partie 4)

Adam est obligé de revenir dans son monde et de se séparer de sa flamme. Leur réunion n’est pas suffisante pour bousculer les consciences autour d’eux. Les deux mondes doivent davantage se réconcilier afin d’aménager le cadre d’expression de leur amour divin.

Cet avancement va être rendu possible par un homme Bob, ancien salarié de Transworld et du monde du haut. Bob représente le Masculin dans son versant le moins égotique. Il a travaillé avec Adam dans le même espace de Transworld. Leur bureau était superposé et séparé par 4 mètres selon les lois de la gravité. Tout au long du film, Bob assure la partie Masculine étayante pour Adam le Féminin. Il peut symboliquement ainsi représenter la part masculine fonctionnelle et s’éveillant chez Adam. Adam est, rappelons-le, toutefois dominé par des énergies féminines.

Bob est celui qui va faire évoluer, dans le monde du haut, les recherches d’anti-gravité d’Adam lorsque celui-ci sera retourné dans le monde du bas. Ainsi, il trouvera la clé afin de réunir les deux mondes. Il développe l’invention d’Adam. Il ne s’agit plus d’une crème mais d’une solution liquide comprenant les mêmes composants. Ainsi, l’ingrédient indispensable retrouvé est le miel rose des abeilles de la montagne. Toutefois, sa diffusion est différente. Le miel est réparti dans le remède par "hyper affusion". Cette présentation permet alors de défier les lois de la gravité pendant quelques heures lorsqu’une personne absorbe le liquide.

Ainsi, Bob finalise le produit afin qu’il soit opérant. Le fait qu’il appartienne au Monde du Masculin est signifiant. Il représente le monde du Faire et de la manifestation. Le Masculin est également le porteur de la réunion. Dans cette recette, l’alchimie entre les 5 éléments fondamentaux a également toute son importance. Bob combine les inversions d’en haut et d’en bas par hyper affusion. Dans cette potion, il se retrouve le mélange de l’eau, la terre, le feu, l’air et l’éther. Le liquide du haut représente l’air. Le liquide du bas représente la terre. La technique d’hyper affusion repose sur l’utilisation d’eau chaude combinant les éléments eau et feu. Enfin, l’éther représente cet espace divin retrouvé dans l’infusion du pollen rose des abeilles. L’alchimie de ces 5 éléments réalise ainsi le retour à l’équilibre et la réunion de deux champs gravitationnels.  Une personne, ingérant la solution, change le statut de la gravité pendant quelques heures.

Cette présentation de la solution d’anti-gravité est ainsi très révélatrice. Elle indique que la sortie de la dualité passe par une alchimie des 5 éléments fondamentaux. A l’heure actuelle, cette métaphore pourrait être transposée dans notre réalité afin de découvrir le moyen utilisé par les flammes jumelles pour réunifier l’homme dans son essence. Il y a des pistes. Dans la fiction, tout est en miroir inversé. La dualité psychique est transposée dans la projection de deux mondes inversés. Il est donc également à supposer que le remède fictif et intérieur (trouvé dans la potion à ingérer) peut se présenter sous forme de solution extérieure dans la vraie vie. Ainsi, il existe un outil moderne de ce monde réunissant toutes les conditions alchimiques. Il s’agit bien d’un moyen de diffusion extérieur rassemblant dans ses composants les 5 éléments fondamentaux. Il se définit dans son appartenance à la terre, à l’eau, au feu, à l’air et à l’éther. Oui, vous ne rêvez pas, internet ! Il est présent sur terre et dans l’air. Ses fibres optiques représentent le feu de la lumière. 99% du réseau reliant les continents s’effectue sous l’eau. Enfin, l’éther constitue le contenu divin de certaines informations diffusées sur le Net et adressé à toute l’humanité.

Dans ce film, tout est précisément transposé de l’histoire des Flammes Jumelles. Il est à supposer que le dénouement de cette mission divine l’est également. Il n’est pas si insensé de voir dans ce dispositif du net une des clés pour sortir de l’illusion de cette matrice duelle ! Petit clin d’œil, Bob est un expert en conductivité et en programmation informatique. Bob est ainsi ce Masculin manifestant la découverte réunifiante et également un pro du Net. N’y aurait-il pas, dans ces associations fictives diverses, la réponse à nos questions sur le futur de l’humanité ? Sujet passionnant…..

Si Bob appartient au monde du haut et du Masculin, il fait en sorte que le brevet du produit abouti soit déposé au nom d’Albert, le père adoptif d’Adam. Il souligne, de manière encore non innocente, qu’il a fait sa demande de dépôt grâce à l’envoi par timbres, timbres chaleureusement offert par le Féminin autrefois. Bob signifie alors qu’il a pu court-circuiter les ambitions égotiques de la grande entreprise qui voulait avoir l’exclusivité sur la création. La métaphore est belle. Elle signifie que seul e une personne authentique, épurée d’un égo parasitant pourra être dépositaire de cette belle invention réunissant les deux mondes ! Un clin d’œil encore très fort….

La découverte de Bob permet à la Féminine de rejoindre Adam dans le monde du bas. Elle a ingéré la substance élaborée permettant de déjouer les lois de la gravité pendant quelques temps. Elle annonce alors à Adam qu’elle est enceinte. Grâce à cet état, Bob lui a expliqué que l’effet du produit serait permanent. Eden peut vivre, à présent, près d’Adam sereinement. Pourquoi l’effet d’anti-gravité devient permanent lorsque Eden est enceinte ? Les 5 éléments fondamentaux doivent être réunis. Les jumeaux peuvent représenter le feu et l’eau. Dans l’histoire, le Féminin est particulièrement relié au Feu. La matière inverse et la maison de sa tante s’enflamment à son contact. Le Masculin est associé à la neige et à l’eau. Les jumeaux représentent également la terre et l’air, le monde d’en bas et le monde d’en haut de leurs parents. Ils sont entre ciel et terre dans le ventre de leur mère. L’éther peut constituer cet espace divin dans l’enveloppe amniotique. Il est le fruit de l’amour et de la fusion des parents. Ainsi, nous retrouvons les  5 éléments fondamentaux permettant à Eden de défier les lois de la gravité. Eden peut rester dans le monde du bas à présent sans s’enflammer.
L’histoire se termine sur une anticipation des événements futurs où les deux mondes sont de plus en plus rapprochés physiquement. Adam et Eden sont les flammes jumelles pionnières participant à la réunion des deux pôles.

Adam représente le Féminin. Dans la fiction, les symboliques sont inversées. Dans la réalité, Eve est le Féminin sacré. Eden représente le Masculin et le paradis perdu. Ainsi, la métaphore est puissante. Le Féminin est en effet celui qui inspire la création. Il s’agit d’Eve, ici d’Adam. Le Masculin manifeste la création en aménageant le cadre adéquat. Il s’agit d’Eden. Leur prénom est subtilement associé à leur mission respective dans leur position de Féminin et de Masculin sacré. Il révèle une loi essentielle dans l’univers à savoir que seul l’amour peut résister aux forces les plus contraignantes, notamment la loi de la gravité.

Dans la réalité, le champ de l’amour est donc plus puissant que le champ égotique. Cette fiction met ainsi en relief l’importance de se positionner dans l’amour partagé (et non inconditionnel) par rapport aux forces de l’ombre. Ainsi, le cheminement du Masculin auprès du bourreau prend tout son sens. Le Masculin attire les systèmes les plus égotiques car il porte l’inconscient et le matériel traumatique lourd. Il revient donc à lui la délicate tâche d’incarner l’amour  équilibré afin de s’unir au Féminin sacré. Le Masculin a donc besoin de temps et d’espace pour aménager ce cadre apaisé entre lui et le bourreau. Il doit apprendre à sortir des dépendances affectives pour se désengager d’un lien d’emprise avec un bourreau (d’énergie féminine) l’entretenant dans son faux-self. Le Masculin s’expose ainsi, pendant un certain temps, au bourreau. L’amour pour le Féminin le porte dans cette mission de libération des peurs les plus signifiantes. Dans cette fiction, Adam et Eden dévoilent le mystère de cette relation flamme jumelle, son essence et son but divin.


lundi 20 novembre 2017

Upside down (partie 3) : Fiction ou réalité sur la mission d'un système polarisé ?


Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 20 Novembre 2017 (partie 3)

Ainsi lors d’une présentation de ses recherches à Transworld, Adam dévoile malgré lui les deux univers qui les séparent. Eden le reconnaît alors qu’il présente sa crème anti-âge et que ses modèles sont des femmes du bas. L’élite du haut évalue son travail sur des femmes du bas servant de cobayes. Eden assiste à la démonstration. Elle reconnaît Adam subissant des lois de gravitation opposées aux siennes. Ainsi, la dimension égotique de la situation créera cette mise à nu. Ce face à face entre les deux mondes est dû à relation asymétrique, à une interaction entre des hommes d’affaire Masculins et des testeurs féminins. Les différences sociales séparent le Masculin et le Féminin. La symbolique est parlante. Le jeu d’ego, entre les deux univers, sera à l’origine de la levée du masque du Féminin. Adam ne pourra plus protéger le Masculin de cette distance que leurs deux mondes créent entre eux.

Eden réagit par la colère et la fuite lorsqu’elle reconnaît Adam. Elle est inconsolable. Pourtant Adam n’est pas responsable de leur différence de nature. Les conditionnements égotiques d’Eden prennent le dessus sur l’amour sacré qu’elle porte pour Adam. Eden attribue la responsabilité de leur séparation à Adam. Adam subit autant qu’elle le poids de la coupure liée à ces jeux duels entre les deux univers. Dans les relations âme Jumelle, cette confusion se retrouve dans les interactions. Le Masculin pense que le Féminin est à l’origine de la problématique relationnelle. Il est pris dans l’illusion de la dualité qui entrave ses capacités de raisonnement. Le Féminin essaie de lui faire entendre raison en vain. Le Masculin panique de s’exposer au miroir du Féminin réveillant son être profond désengagé de tout jeu d’égo.

Ainsi, Eden fuit. Elle est aidée indirectement et symboliquement par l’univers du haut pour que le Féminin ne la rattrape pas. Durant la nuit suivante, elle se remémore toutefois la blessure originelle. Elle retrouve la mémoire. L’exposition à la coupure manifeste de leurs deux mondes crée un choc émotionnel lui permettant de se souvenir.

Ainsi, plus le Féminin s’éveille, plus le Masculin est confronté à la manière dont le culte de l’égo les sépare dans leur riche et puissante complémentarité. Plus le Féminin s’ouvre à ce lien divin et essaie de réveiller le Masculin, plus celui-ci est tiraillé entre son faux-self et son amour authentique. La ténacité et la patience de la Féminine polarisée à incarner l’amour équilibré (et non inconditionnel) pour son Masculin polarisé sort progressivement celui-ci de l’aveuglement.

Eden retrouve la mémoire suite à la reviviscence brutale de la séparation originelle. Le réveil se pose dans la souffrance et suite à un choc émotionnel. Elle découvre Adam authentique, dans sa polarité féminine, lors d’une présentation professionnelle. C’est encore une métaphore mettant en relief que la souffrance permet souvent d’avancer et de comprendre les lois de cet univers. Les symptômes portent le langage de l’inconscient et de l’âme. Ils obligent à l’aménagement d’un cadre pour continuer les avancées. La douleur est l’appel de l’âme pour évoluer plus rapidement.

Eden découvre donc Adam dans son Féminin et dans sa différence, lors de la présentation du produit anti-âge. Eden a également la force de se confronter à la réalité par l’énergie qu’Adam déploie à la rattraper et à lui montrer son amour durant sa fuite. Ainsi, cette scène met en relief l’importance que le Féminin adopte une attitude patiente, de non jugement et d’expression d’amour durant la révolte égotique du Masculin. Le Masculin revit la blessure de rejet originel. Le Féminin doit être contenant dans cette phase de réalisation. Le Masculin a besoin de reprendre confiance en le Féminin pour défier les codes de la dualité et de la gravité.  Il doit percevoir que l’amour les liant peut dépasser les peurs créées par leur conditionnement duel respectif. 

Après le réveil de mémoire, Adam et Eden réussiront à se revoir dans un espace créatif partagé : un lieu de danse. Ils seront encore dérangés par la patrouille du haut qui les séparera. Ils persévéreront dans leur réunion en s’isolant dans leur alcôve rocheuse. Ils décideront alors de vivre leur amour dans l’intimité. Toutefois, ce cadre restreint d’expression ne sera pas encore la solution. Ils seront, à nouveau, dérangés par l’ordre du haut représentant les forces égotiques. Adam tentera de s’échapper avec Eden en l’emmenant dans son monde du bas. Face au danger trop prégnant, Adam laissera Eden dans le monde du haut ne voulant pas l’entraîner dans une chute mortelle. Il survivra toutefois en atterrissant dans un arbre du monde du bas.

Cette scène est encore très parlante. Elle se passe dans le monde du haut et du Masculin. La reconnaissance de leur amour, épurée des peurs égotiques, n’est pas suffisante. Les systèmes d’appartenance de chacun, et principalement du Masculin, viennent entraver leur possibilité de réunion. Ils les mettent même en danger. La patrouille du haut est prête à les rejeter et à les déstructurer pour maintenir les codes de la dualité. 

Ainsi, Adam le Féminin, repart dans son monde en bas sans Eden. Il veut la protéger du rejet mortel des siens, le monde du haut et du Masculin. Eden ne peut quitter brutalement son identité égotique. Elle pourrait s’effondrer. Elle a besoin de repères identitaires stables pour vivre cet amour. Elle ne peut pas se déconditionner brutalement d’un environnement qui a constitué ses assises premières au niveau de l’ego. Si son cadre familier la rejette violemment, son âme n’est plus en danger mais son ego oui. Eden est venu expérimenter avec Adam l’amour partagé (et non inconditionnel !) sur terre. Elle a besoin du véhicule de son âme pour incarner son essence. Ce véhicule, c’est l’égo. L’égo doit donc survivre pour assurer ses fonctions essentielles d’expression de cet amour divin.


dimanche 19 novembre 2017

Upside down (partie 2) : Fiction ou réalité sur la mission d'un système polarisé ?


Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 18 Novembre 2017 (partie 2)

Transworld est une grande entreprise ambitieuse, au centre des deux mondes, où les besoins égotiques de pouvoir du Masculin s’expriment fortement. Les gens d’en haut et d’en bas sont à des distances physiques moindres dans ce jeu de miroir de gravité opposée. Transworld et l’alcôve rocheuse se trouvent ainsi au centre des deux mondes. Les distances physiques sont les moins importantes entre les deux mondes. Ces deux espaces sont opposés et complémentaires. L’un est en ciment, l’autre est naturel. Ils représentent les deux extrêmes de deux univers différents. L’alcôve représente l’antre des amoureux et la partie la plus structurée du pôle Féminin. Transworld représente un business des plus égotiques et la partie la plus déstructurée du pôle masculin. Ainsi, ces deux espaces sont à haut niveau vibratoire de par le rapproché de leur pôle antagoniste. Ces univers si différents peuvent « manifester » tout l’amour de ce haut champ énergétique (alcôve) comme toutes les tensions égotiques faisant désordre dans ce décor  vibrant (Transworld) !

Ainsi, le film ne laisse pas de place au hasard dans la disposition de chaque personnage et de chaque événement. Donc, le Féminin polarisé (Adam) est dans les retrouvailles avec le Masculin polarisé (Eden) à un moment de haut potentiel créatif. De même, lors de la reconnexion, le Féminin et le Masculin se retrouvent dans un univers masculin parasitant et cultivant le Faux-self.

Leur séparation originelle a eu lieu dans un univers Féminin chaleureux et intimiste. Les retrouvailles se déroulent dans un univers Masculin égotique et froid. Tout est jeu de miroir et de dualité complémentaire. La séparation originelle et les retrouvailles constituent deux événements présentant une dynamique opposée. Leur complémentarité s’origine du jeu de dualité. La séparation originelle se passe dans le mode d’en bas, lieu céleste du Féminin. La reconnexion a lieu dans le monde d’en haut, lieu désunifié de la grande entreprise. Tout est en miroir inversé lorsque nous passons du pôle céleste au pôle terrestre ! Lors de la séparation, le chaos surgit dans l’endroit intimiste et sécurisant. Lors des retrouvailles, le calme règne dans un endroit froid et divisé. En effet, la rencontre des amoureux est assez neutre et sur le ton de l’indifférence car Eden ne se souvient plus d’Adam. Ainsi, cette scène des retrouvailles met particulièrement en relief la difficulté des deux âmes jumelles à se retrouver lors des débuts de la reconnexion. L’environnement égotique ne s’y prête pas. Le Masculin (Eden) a oublié le Féminin par choc traumatique et par sur-conditionnement aux règles de la dualité. Le Féminin emprunte le masque d’une fausse identité masculine pour susciter la rencontre. Adam est obligé, en effet, de se revêtir de « matière inversée » pour échanger avec Eden. Les employés des deux mondes ne communiquent pas entre eux. L’entreprise cultive la différence et les contacts sont réduits à ceux exclusivement nécessaires et professionnels. Ainsi, Adam se rend dans le bureau d’Eden pour communiquer mais en se soumettant aux lois de gravité du monde Masculin. Il emprunte le masque du Faux-self pour pouvoir se mettre en relation avec sa promise et déjouer l’environnement égotique les séparant.

Adam prend les apparats du Masculin auprès d’Eden. Ce jeu de faire-paraître ne l’empêche pas d’être authentique dans son discours de Féminin polarisé auprès d’elle. Eden est d’ailleurs charmée. Toutefois, Adam ne peut rester longtemps auprès d’elle car les contraintes gravitationnelles reprennent le dessus. Le port de « matière inverse », la matière du haut, permet à Adam d’être aligné aux mêmes repères spatiaux qu’Eden. Il subit les mêmes forces de gravité que sa moitié. Il vit cependant le basculement de sa polarité sur un temps restreint. En effet, le poids d’Adam est modifié par la matière inversée. Cependant cet ingénieux dispositif entraîne, par contact des matières inversées, une surchauffe à long terme. Ses chaussures et habits s’enflamment.

La combustion des objets est symbolique. Elle souligne l’effet explosif  de la réunion de deux univers à niveau attractif élevé mais trop encore retenu dans l’égo. Chaque faille ne peut résister à une désagrégation radicale dans un cadre d’amour ne souffrant pas l’inauthenticité. Ainsi, l’agent de sécurité ou le début du feu viennent plusieurs fois déranger les protagonistes dans leurs retrouvailles. Ces éléments mettent en relief la difficulté des flammes jumelles à se rejoindre tant qu’elles baignent dans un environnement divisé et qu’elles vivent selon des codes égotiques. Le monde du Masculin est, plus encore que le Féminin, exposé au paraître et à la distanciation. Son environnement cultive les valeurs illusoires de dualité.

Le Féminin polarisé porte seul les contraintes de cette dualité tant qu’il ne s’est pas révélé auprès du Masculin dans son authenticité. Adam cache à Eden, durant les premières rencontres, sa véritable identité. Il n’ose pas s’afficher en tant que Féminin auprès d’elle. Il lui fait croire qu’il vient, comme elle, du monde d’en haut en déjouant les lois de la gravité. Cette posture est lourde de conséquences puisqu’elle met en danger le Féminin. Il s’enflamme ou il est poursuivi par les forces de l’ordre.
Cette mise en scène est encore une allégorie de la souffrance du Féminin à endurer seule, dans un premier temps, les ambitions de cette relation hautement vibrante. Il conscientise davantage la nature du lien. Il fait donc les efforts pour trouver les solutions à la réunion. Il est donc obligé de s’immerger laborieusement dans l’univers du Masculin afin de lui remémorer la dimension divine de leur amour. Adam essaie de réveiller la mémoire d’Eden dans les premiers échanges. Le Féminin adopte alors, à minima, les codes dysfonctionnels de l’environnement du Masculin pour garder une proximité avec lui. Ainsi, Adam se rend aux étages où se trouve le bureau d’Eden. Il prend le masque du masculin en portant de « la matière inverse » sur lui. Il adopte les codes du travail et de l’agir propre au Masculin pour rentrer en contact. Bref, le Féminin se fond dans l’environnement de sa moitié pour créer à nouveau l’intimité. Cependant, lors des retrouvailles, le Masculin est plongé, en plein cœur de la matrice égotique. Si la Féminine se connecte à la lumière pour aider, le Masculin porte l’ombre dans son amour inconditionnel. Ainsi, le Masculin ne sait pas mettre ses limites et il ne sait pas critiquer les dysfonctionnements de son entourage. Il choppe et reproduit alors dans cet aveuglement les manques extérieurs.

Tant qu’Adam porte l’habit du Masculin, il ne dévoile pas suffisamment son Féminin. Il préserve les codes du « faire » plutôt que de « l’être » chez un Masculin non pleinement réalisé. Il maintient alors la relation dans un état de déséquilibre. Le Féminin s’éveille, il a retrouvé sa moitié. Il est donc dans une expression plus évoluée de ses qualités féminines. En se faisant passer pour une personne d’en haut, Adam fait croire qu’il est de dynamique Masculine. Il ne révèle pas donc pas le jeu complémentaire Féminin/ Masculin dans lequel lui et Eden doivent être pour incarner l’amour pure ressenti. Par peur de perdre Eden, il étouffe son identité de Féminin et calque son fonctionnement sur celui du Masculin.


Cette configuration relationnelle rappelle les biais du lien AJ dans ses débuts. Le Féminin développe son ouverture de cœur et de conscience. Il essaie alors d’emmener le Masculin sur le même chemin. Toutefois, lorsque le Féminin polarisé constate que le Masculin polarisé ne le suit pas, il a tendance à freiner son éveil. Le Féminin répond aux peurs égotiques du Masculin. Le Féminin cherche alors à revenir dans la matrice d’illusion pour rester auprès de sa moitié. Toutefois, cette stratégie ne peut pas fonctionner. La reconnaissance et l’éveil ont eu lieu. Le Masculin devra se décharger également des règles de séparation s’il veut retrouver son Féminin évoluant irrémédiablement vers l’unité depuis leur retrouvaille. Ainsi, Adam subit la surchauffe de son corps. Ses habits flambent tant qu’il se présente dans une fausse identité de Masculin polarisé auprès du Féminin polarisé. Le travail d’épuration de l’ego ne peut pas se faire. Adam doit s’afficher authentique. Il doit accepter que la réunion ne pourra se faire que lorsqu’il sera vrai et lorsque sa moitié aura fait de même. Le Féminin ne doit pas préserver le Masculin d’avoir à affronter ses failles égotiques en revêtant le jeu du faire-paraître. Le feu met en relief tout ce qui est à épurer des problématiques de chaque moitié. Le feu est une métaphore, pour représenter le chaos et les conflits perdurant dans la relation tant que le Féminin et le Masculin polarisés répondent au jeu de la dualité. Ils doivent pouvoir affirmer leur amour aux yeux de tous. Tant que leur environnement les divise et qu’il accepte les règles duelles, ils ne peuvent pas vivre cet amour inconditionnel. Celui-ci ne peut exister que sous des codes unitaires.

samedi 18 novembre 2017

Upside down (partie 1) : Fiction ou réalité sur la mission d'un système polarisé ?


Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 18 Novembre 2017

Upside down est un film sorti en 2012, l’année du portail. Il a été écrit par Juan Solanas et produit par Alex Mc Dowell. Aujourd’hui, j’aimerai porter votre attention sur cette histoire. Elle détient, selon moi, en son cœur le secret de la dynamique âme jumelle. Tout au long de la trame du scénario, il s’affiche de nombreuses symboliques condensées en sens et en révélation !

Upside down, comme son titre l’indique, parle d’un système à polarité inversée. Les protagonistes vivent dans un système solaire à double « gravité ». Deux planètes jumelles liées l’une à l’autre tournent autour du même soleil mais chacune a sa propre gravité opposée. L’environnement est donc, concrètement, découpé entre le monde du bas et le monde du haut. Les paysages se reflètent ainsi en miroir inversé séparant le monde du haut et du bas. La population du haut et celle du bas vivent et bougent dans une dynamique gravitationnelle opposée. L’humanité est ainsi définie par deux pôles complémentaires et inversées. Le film apparaît mettre en image les polarités antagonistes définissant tout système. A plus grande échelle, ici, il est question de mettre en relief le pôle féminin et le pôle masculin de tout système dans l’univers.

Dans cette histoire, la recherche d’équilibre intérieur est traduite, sous forme métaphorique, par une recherche d’équilibre extérieur. Le personnage principal est en quête d’une invention permettant au monde du haut et au monde du bas de se réunir. L’allusion aux âmes jumelles est faite au début de la fiction. Une histoire d’amour entre le savant Adam et sa belle Eden constitue l’ingrédient principal à l’avancée de la recherche sur l’anti-gravité. Adam vit dans le monde d’en bas et Eden vit dans le monde d’en haut. Le bas est dans la pauvreté et le haut est dans la prospérité. Toutefois, le bas vit dans la sensibilité et la créativité alors que le haut vit dans l’égo et le pouvoir.

Les deux amoureux se sont rencontrés, durant leur jeunesse, au sommet de hautes montagnes réunissant leurs deux mondes. Adam vient du monde du bas et Eden vient du monde du haut. Le lieu de leur rencontre constitue une zone interdite. Des abeilles roses butinent les fleurs des deux mondes à cet endroit. Elles fabriquent, avec le pollen rose, un miel délicieux. Ce lieu rocheux constitue ainsi une alcôve où le personnage féminin et le personnage masculin se découvrent dans leur enfance. A l’extrémité de leur univers propre et opposé, ils se reconnaissent et ils se connectent dans un amour polarisé et juvénile. Cet univers montagnard est aussi associé au divin et à l’unité. Il est relié au monde des abeilles. Ces reines réunissent ainsi la terre et le ciel. Elles sont organisées dans leur tâche et elles forment un seul corps, une seule âme pour élaborer la douceur de leur miel.

Symboliquement cet antre, où les deux personnages se retrouvent ensemble, constitue l’œuf originel. Dans cet espace, personne n’interfère dans leurs échanges. C’est un lieu interdit au sommet des deux mondes. Adam et Eden se retrouvent dans une intimité loin des leurs systèmes d’appartenance respectifs. Dans cette bulle protectrice, il va se produire le traumatisme de leur séparation.

La scène de la blessure originelle est ainsi rejouée de manière allégorique. La patrouille des frontières du monde d’Adam (en bas), les surprend dans leur cocon.  Eden doit remonter précipitamment, aidée par Adam. Toutefois, l’accident survient et la corde, permettant une remontée progressive, lâche. Eden subit alors un choc à la tête en rentrant brutalement en contact avec la montagne de son monde du haut. Par loi de gravité inversée, elle « tombe en haut » et elle perd la mémoire. Cette scène chaotique rejoue la blessure de rejet du Masculin et la blessure de séparation vécue par le Féminin. Dans le film, l’énergie féminine polarisée est portée par l’homme et l’énergie masculine polarisée est portée par la femme. Adam vient du monde du bas où la simplicité et la sensibilité règnent. Eden vient du monde du haut où le faire-paraître et la productivité sont dominants.

Ainsi, la chute d’Eden traduit l’expulsion du Masculin hors de l’œuf paradisiaque. La patrouille des frontières du Féminin, le monde d’Adam, est cause de ce rejet du Masculin. Ces forces de l’ordre du Féminin, du bas représentent les règles du monde du Féminin, du ciel. Tout est en miroir inversé dans ce monde d’illusion et de densité. La patrouille du Féminin peut donc être associée aux règles du divin. Le principe fondamental Yin, dont Adam le féminin est porteur, est responsable de cette séparation. Les forces célestes ont séparé le monde unitaire afin d’être dans la création propre à cette énergie féminine. Tout est dit de la séparation originelle au travers de cette scène. Adam souffre également de cette déchirure. Il ne subit toutefois pas la sortie traumatique hors de l’alcôve. Il n’a pas la blessure de rejet. Il a la blessure d’abandon suite à cette césure. Lors de l’accident, Eden perd la mémoire. Ainsi, elle ne se souviendra pas d’Adam. Cette mise en scène souligne alors la manière dont le Féminin et le Masculin sont affectés différemment. Adam, le Féminin, porte la mémoire et la souffrance d’abandon. Eden, le Masculin porte le choc traumatique du rejet et les séquelles physiques. L’un souffre de se remémorer. L’autre souffre de ne pas se remémorer. Dans cet univers d’upside down, l’auteur projette les dynamiques psychiques sur le monde extérieur. Le fonctionnement entre le monde du haut et le monde du bas est une métaphore de la dynamique interactionnelle entre le Féminin et le Masculin sacré.

Dix ans vont passer suite à cette déchirante séparation entre les deux amoureux. Adam continue d’incarner parfaitement le Féminin par sa créativité débordante. Il consacre son travail à la mise au point d’une crème anti-âge. Ses travaux personnels restent associés à la recherche d’équilibre et d’anti-gravité. Ainsi, de manière individuelle et à petite échelle, il poursuit la mission du Féminin de se remémorer la manière de réunir les deux mondes, de sortir de la double polarité. A un niveau modeste et inconscient, il tente de rééquilibrer les champs et de s’extraire de la loi de la pesanteur en fabriquant un produit antiride. Cette crème symbolise alors la dynamique créative et thérapeutique du Féminin.

Non sans hasard, au fil des avancements dans sa connexion à la divine créativité, Adam reconnaît à la télévision Eden. Il retrouve celle qui autrefois faisait vibrer son âme. Elle n’est pas morte, de la même façon, que l’amour d’Adam vis-à-vis de sa moitié n’a jamais cessé d’exister ! Ainsi, un parallèle peut être fait entre la montée en créativité et en vibration du Féminin (Adam) et le retour du Masculin (Eden) dans le champ de perception du Féminin. Ce n’est pas innocent dans le film. Cela pointe la manière dont le rapprochement physique entre le Féminin et le Masculin a lieu à partir du moment où le Féminin développe progressivement son ouverture de cœur et de conscience. Adam, pendant 10 ans, a développé dans ses recherches son intuition et sa sensibilité. De même, le moyen de reprendre contact entre les deux moitiés est également rendu possible par l’identité de chercheur du Féminin. En effet, Eden travaille dans une grande entreprise où Adam va pouvoir proposer son haut potentiel féminin pour se faire embaucher. La créativité du Féminin permet de se rapprocher de l’univers du Masculin... 

mercredi 13 septembre 2017

Faire du Mental un allié pour accéder au bien-être




Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 13 Septembre 2017


Pourquoi sommes nous si fâchés avec notre Mental ? Il semble que beaucoup d'êtres éclairés et sensibles pensent que leur Mental entrave l'accès au bonheur, à la vérité et à l'amour.

Certes, notre Mental peut biaiser certaines données existentielles quand il est parasité par des peurs. Toutefois, lorsqu'il n'est pas dirigé par un Ego "faisant du zèle", il est un excellent outil d'adaptation à cette tridimensionnalité. 

L' Ego est, en effet, cet enfant intérieur et émotionnel chargé de véhiculer notre "belle âme". Il a toute son importance dans l'expression de notre "essence divine" sur cette terre. Toutefois, lorsque l'Ego est malmené par divers traumas du passé non digérés, il peut influencer le Mental de façon dysfonctionnelle. Ainsi, l'Ego développe certaines modalités défensives excessives conduisant le Mental à adhérer à certaines règles, croyances rigides et pas d'autres...

Le Mental perd alors sa souplesse à analyser les situations en fonction de leur singularité et de leur exhaustivité.

Contrôlé par un Ego apeuré, le Mental fonctionne en "système fermé" dans une étroitesse d'Esprit, dans une incapacité à faire une synthèse pertinente. Lorsque la systémique met en relief concrètement la manière dont la dualité n'est qu'illusion, alors le Mental n'a plus peur. Celui-ci ne vient plus déformer les belles vérités du cœur. Faire du Mental un allié, c'est supprimer beaucoup d'obstacles à l'expression de notre essence première. 

La clé est donc dans l'élaboration des problématiques pour dégager l'Ego de ses peurs. Ainsi, l'Ego n'est plus en mode de surprotection ou de suradaptation. Il donne des directives pertinentes au Mental.

N'oublions pas que le Mental peut être un excellent outil d'accès aux systèmes élargis de l'invisible. En effet, quoi de mieux qu'un outil concret de la 3 D pour aider les Telluriens à s'ouvrir aux mondes unifiés ?

En systémique, le Mental est un excellent aidant lorsque le souffrant découvre qu'il existe dans son symptôme la clé de la guérison ! que le mal est au service du bien, que le hasard n'existe pas, que les problématiques se complètent par loi d'attraction ....

Ce constat est très important car rejeter notre Mental, c'est rejeté une partie de nous-même ! Nous entretenons alors la séparation entre le bien et le mal. Nous ne pouvons donc pas accéder à l'ensemble du puzzle de notre histoire humaine et universelle.

Tout se découvre, dans le visible, de notre univers invisible par analyse exhaustive des relations et des symptômes ! Bref, le Mental reprend ses fonctions opérantes lorsque le Soi (en devenir) assure, auprès de lui, un rôle solide d'encadrant mature, aimant et curieux.

Le Soi "en devenir" doit être aux manettes de l'existence afin de faire du Mental un pont entre le visible et l'invisible. Pour cela, l'expression du cœur a sa principale place. C'est l'accueil de tout notre unité qui va permettre au souffrant d'être patient avec l'Ego pour le rassurer et pour lui démontrer sa belle nature ! Celui-ci, alors, ne parasitera plus le Mental, formidable outil permettant l'incarnation du Divin sur Terre !

samedi 22 juillet 2017

Un dialogue interne libérateur entre l'enfant intérieur et le Soi supérieur




Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 22 Juillet 2017


Nos conflits internes émergent d'un manque de dialogue entre l'adulte en devenir, que nous sommes, et notre enfant intérieur. Sortir de nos problématiques, c'est réengager les échanges entre ces deux protagonistes et les réconcilier. La partie mature de l'homme aspire à guider sa partie blessée et immature du passé vers des chemins d'authenticité et de guérison.

Ainsi, « l'adulte pédagogue » constitue ce référent ferme et aimant capable de contenir les peurs traumatiques de son « enfant intérieur ». Le petit être est perturbateur mais il est bienveillant dans ses intentions. Il mobilise des défenses surprotectrices en réaction à des situations insécurisantes non élaborées du passé.

L'adulte en devenir doit alors être cet enseignant patient et à l'écoute de son enfant intérieur apeuré. Il doit certes le confronter à ses peurs disproportionnées mais il doit respecter son rythme d'avancement.
Ainsi, un dialogue constructif peut s’engager entre cet adulte pédagogue et cet enfant phobique, un dialogue entre « le Soi supérieur » et « l'Ego ».

 Le Soi supérieur doit aider à désactiver les réactions excessives défensives de l’Ego. Pour cela, il doit mettre en relief la manière dont son « petit personnage » reste ancré dans des défenses traumatiques alors qu’il n’y a plus de danger. Dans une analyse relationnelle exhaustive, il est question de pointer la manière dont l’enfant intérieur rejoue les dynamiques défensives adaptées du passé mais qui ne sont plus adéquates à l’heure actuelle.

Il est important alors de gratifier et de remercier cet « enfant émotionnel » qui a su protéger le sujet autrefois. Toutefois, « l’adulte en devenir » doit reprendre les rennes et affirmer que c’est à lui maintenant de guider et de protéger l'enfant. En effet, si l’enfant intérieur a su mobiliser les bonnes défenses durant les traumas, l’adulte en devenir doit démontrer, aujourd’hui, que ces dynamiques de protection ne sont plus pertinentes.

La situation actuelle n’est plus insécurisante. Elle nécessite donc un rétablissement de codes nouveaux et des expériences correctrices. L’adulte en devenir se présente alors comme ce pédagogue soulignant les réactions excessives de son élève et  il lui indique leurs origines primaires. Il rassure l’enfant intérieur en mettant en relief la manière dont les contraintes actuelles vécues (symptômes, accidents, événements négatifs) détiennent la clé de la guérison.

Dans une analyse systémique mentalisée et appliquée, il donne des repères concrets afin de calmer les craintes réveillées du passé. L’enfant phobique a, en effet, besoin de matériel tangible pour lâcher-prise et écouter son être profond. Les observations systémiques donnent cette logique relationnelle démontrant la manière dont le symptôme est le langage aidant de l’inconscient et de l’âme.
Par conséquent, l’enfant intérieur reçoit un enseignement intellectualisé des grands principes thérapeutiques de ses souffrances et de ses contraintes. L’adulte pédagogue fait du "Mental" un allié car il l’utilise pour rassurer les peurs égotiques de l’enfant. Quoi de plus pertinent que l’outil de la 3 D pour contenir les peurs illusoires de la 3 D ?

Ainsi, cette mise en scène allégorique des échanges entre l’enfant intérieur apeuré (Ego) et l’adulte pédagogue (Soi supérieur) est une clé dans la libération de l’être authentique.

Au travers de quelques situations cliniques abordées dans cette vidéo et d’un article rédigé sur mon blog « dialogue interne » http://adeline-gardinier.blogspot.fr/, il est mis en relief la manière dont ce dialogue interne opère.

Il est important de considérer la présence de cet enfant intérieur. Il vit et agit dans tout adulte en devenir. La mise en relation de ces deux protagonistes internes permet une reconnaissance et une libération des blessures affectives. L’enfant apeuré est entendu dans ses traumas et l’adulte pédagogue peut lui indiquer le chemin d’exposition à ses phobies pour s’en dégager.
Dans un discours rationnel et systémique, l’adulte offre un outil mental « rassurant » à son élève pour lui donner la force de se confronter à son problème. Il démontre la manière dont le symptôme est un « ami » proposant le cadre fonctionnel à la libération des souffrances. Une sciatique peut alors dégager d’une peur de ralentir le tempo, une phobie aide à sortir de relations trop impliquées, un délire dénonce une position sacrificielle dont il est difficile de s’extraire….

L’enfant apeuré peut réaliser que le rejet actif de ses troubles alimente la problématique. Il doit arrêter de résister à la solution pour se libérer. Il doit accepter ses émotions et ses somatisations  pour les désagréger.

Ainsi, je vous invite dans une magnifique exploration des jeux symptomatiques et accidentels de la 3 D révélant le langage de l’inconscient et de l’âme. L’adulte pédagogue (le Soi supérieur) propose à son enfant intérieur apeuré (l’Ego) le décryptage de ce « rébus divin » afin de le guérir. L’élève peut alors, à nouveau, s’amuser et lâcher-prise. L’adulte en devenir peut, lui, reprendre son chemin d’évolution car il n’est plus parasité par le bruit et les peurs débordantes de son enfant intérieur. La réconciliation libératrice et bienfaitrice peut avoir lieu ……..





mercredi 10 mai 2017

Les effets secondaires des traitements parlent de notre essence unifiée



Capsule Vidéo Youtube ajoutée le 10 Mai 2017


RESUME

Psyche et Soma sont interconnectés.  L' observation systémique peut mettre en avant ce processus unifié. Ainsi, les effets secondaires des traitements sont étroitement liés au contexte psychologique dans lequel le sujet est immergé lors de la prise de la "petite pilule".

Ainsi, une personne ne va pas réagir de la même façon qu'une autre à un même traitement. De plus, le même traitement aura des effets différents à deux temps distincts de l'existence d'un sujet.

Les dosages chimiques doivent être évalués non seulement en fonction de leurs impacts physiques mais aussi psychiques. N'oublions pas que le stress est le moteur de l'avancement ! Si on supprime excessivement la tension du symptôme, le sujet est anesthésié. Il n'a plus la volonté d'élaborer les nouveaux schémas fonctionnels que son trouble cherche à aménager !

Des effets secondaires signifiants peuvent surgir lorsque la molécule chimique vient entraver un remaniement psychique laborieusement engagé depuis peu. L' élan d'élaboration amorcé est alors court-circuité par la camisole chimique ! 

L' inconscient exprime alors, dans des effets secondaires, toute sa frustration à se voir freiner dans ses débuts d'expression manifeste enfin enclenchées !

Ainsi, il est important de repérer à quel endroit de sa problématique le sujet se situe avant de prescrire tout traitement ! Celui-ci doit être un anxiolytique soulageant afin de poursuivre le travail d'analyse confrontatif. Il doit toutefois être modéré afin de maintenir une tension et un contrôle suffisant au démantèlement progressif de la souffrance interne.

Au travers de quelques exemples cliniques, nous évoquerons la manière dont certains effets secondaires perdent leurs effets de surprise lorsque nous nous rappelons que la Psyche et le Soma sont intriqués. 

Après l'analyse des symptômes, des pseudo-imprévus, des synchronies, le monde et ses systèmes unifiés se révèlent également dans l'expression des effets secondaires des traitements. 

Je vous propose de nous poser sur ce sujet captivant le temps d'une petite vidéo !

mercredi 3 mai 2017

Le symptôme addictif : une clé céleste à décoder et à remercier




Capsule vidéo Youtube ajoutée le 3 Mai 2017

Résumé :

Dans notre société actuelle, la prise en charge médicale des addictions reste très lacunaire. Ce biais est fortement lié à la méconnaissance de la fonction du trouble dans les possibilités d'avancement.

Et si je vous disais que dans le cœur de ce symptôme se trouvait, encore une fois, la clé de l'énigme ! En séance, je demande aux consultants d'interroger leur verre, leur joint, leur anorexie comme des amis baromètres ! Et non, ce n'est aucunement une provocation mais une heureuse réalité !

Au cœur de sa dépendance, le sujet détient l'expérience libératrice. Bien sûr, le symptôme n'est pas invité à s'éterniser ! Il doit toutefois être remercié par rapport au cadre fonctionnel qu'il cherche à installer ! Ainsi, dans la vignette clinique proposée, vous découvrirez la manière dont une consultante a réalisé un travail de lâcher-prise grâce aux contraintes imposées par l'alcool. 

Une notion essentielle à comprendre : l'addiction ne s'alimente pas d'elle-même. C'est la culpabilité qui l'entretient ! Nous voyons ainsi la manière dont les sevrages actuels proposés sont non pertinents. L' addiction est appréhendée de manière phobique dans le milieu médical. Il faut l'enrayer le plus rapidement possible. C'est insensé car à vouloir être trop bienveillant, les soignants se privent de la solution !

Le symptôme addictif, comme tout symptôme, crée le cadre des expériences correctrices. Le symptôme ouvre le champ des possibles et donne accès "aux ingrédients" révélateurs de la problématique. Cette lecture systémique est essentielle afin de sortir le consultant de la culpabilité à ne pouvoir s'extraire de ses troubles rapidement. Normal qu'il n'y parvienne pas ! Il ressent que son être intérieur ne le veut pas puisque le symptôme est le chemin d'avancement !

L' enrayer, c'est se priver de la solution. L' addiction tirera sa révérence lorsque le souffrant sera suffisamment familiarisé au cadre fonctionnel que le trouble aura généreusement mis en place. Dans cette perspective, nous pouvons réaliser la manière dont les rechutes ponctuelles sur le chemin d'avancement sont logiques et nécessaires. Chaque étape dépassée engendre une tension source de régressions addictives ponctuelles.

L' acceptation de ce processus "paradoxal et unitaire" est important afin d'accompagner le sujet sans le culpabiliser. N'oublions pas que c'est la culpabilité qui freine l'avancement et non le symptôme !

Ce regard systémique et pragmatique rejoint alors la pensée des sages : " accueillir " "connoter positivement" la souffrance pour la dépasser. Au travers de récits cliniques, je vous invite à constater la manière dont la réalité interactionnelle et tridimensionnelle met merveilleusement en relief cette vérité spirituelle et multidimensionnelle ! Bon voyage systémique !

samedi 15 avril 2017

Les facettes multidimensionelles et antagonistes du symptôme




Capsule video Youtube ajoutée le 15 Avril 2017

Résumé :


Deuxième partie :

Continuons notre exploration sur les origines divines du symptôme ! Après avoir mis en relief, dans la première vidéo, la manière dont la guérison s'inscrit dans le symptôme, il est intéressant de se pencher sur les différentes fonctions antagonistes du trouble.

Que le symptôme ait une fonction de condensateur, de régulateur, d'amplificateur, de catalyseur ou de réparateur, tous ces pôles faussement contraires participent à la restauration de l'homme dans son essence unitaire et supérieure.

Le symptôme revêt différentes fonctions hétérogènes. Il présente donc les différents facettes d'un diamant révélant l'éclat de l'être éternel se manifestant derrière la souffrance.

Cette approche positive et constructrice du symptôme est alors une clé essentielle pour pratiquer l'accueil de nos douleurs et nos peurs.

La sagesse nous enseigne que la clé thérapeutique est dans l'acceptation de nos émotions et de nos contraintes sans jugement. Cette posture est bien plus aisée quand les sciences systémiques nous démontrent la manière dont le mal est au service du bien au travers du symptôme!


mercredi 12 avril 2017

Le symptôme : un mal au service du bien révélateur d'un univers fait de cœur et de vérité



Capsule video Youtube ajoutée le 12 Avril 2017

Résumé :

Le symptôme offre le cadre nécessaire à l'avancement lorsque la propre volonté de l'homme n'est plus suffisante. Lorsque des événements traumatiques enkystés paralysent le sujet dans des peurs régressives, le trouble se manifeste afin d'obliger la mise en place de nouveaux schémas fonctionnels.

Lorsque le mal se met au service du bien, le thérapeute et son consultant découvrent la non dualité et la complémentarité de notre univers. Seule la vérité de l'amour et du savoir est à l'origine de ce que nous vivons. Les souffrances sont destinées à nous rapprocher toujours plus près de notre conscience supérieure.

Systémique et Foi se rejoignent alors dans la mise en relief du non hasard et de l'essence supérieure de l'homme !

mercredi 15 mars 2017

Dialogue interne (extrait de mon ouvrage "Guérir et Grandir par le symptôme")



1-Présentation d’une métaphore communicationnelle opérante 


Le travail thérapeutique, par métaphore, crée un axiome de communication ouvrant le champ des possibles. Un langage universel est emprunté et favorise alors la co-représentation d’une histoire signifiante et éclairante quant à ses possibilités de dénouement.

Ainsi, la description allégorique du fonctionnement de l’inconscient, dans les temps de crise, s’est révélée être d’une résonance nodale chez les personnes rencontrées. La personnalisation de cette instance psychique et sa mise en dialogue avec le conscient, ouvrent sur une compréhension et une visualisation dynamique de la souffrance humaine. La présentation de la nature des interactions entre la dimension rationnelle (conscience) et défensive (inconscient) d’un sujet donne les clés de la logique paradoxale du traitement des nœuds conflictuels.

L’inconscient est ainsi décrit, auprès du souffrant, comme son « enfant intérieur ». Il est cet être dépendant des siens, du fait de son jeune âge. Il a construit des défenses pertinentes afin de concilier ses besoins d’adaptation à son environnement et cette contrainte d’indifférenciation liée à son immaturité.

Le conscient est défini comme cet adulte en devenir que tout homme porte en lui. Il se présente en tant qu’éducateur auprès de son « enfant intérieur » en quête d’avancement et donc de différenciation. Il lui indique le chemin à prendre afin de grandir.

La problématique d’un sujet pourrait alors être accessible en décodant les jeux interactionnels s’établissant entre ces deux entités (conscient-inconscient) ainsi personnifiées. Chez le souffrant, les échanges se particulariseraient par la mise en relief d’un inconscient paralysé de peur face aux demandes de changement et d’affirmation du conscient. L’inconscient constituerait alors cet état de fonctionnement d’un sujet résultant des déterminants systémiques ayant parcouru son histoire. La dynamique de ce système interne pourrait s’étayer sur des repères rigidifiés lorsque des expériences traumatiques antérieures seraient venues l’imprégner ! L’inconscient du souffrant se présenterait comme un enfant traumatisé craignant de se désengager des défenses qu’il avait utilisées autrefois et qui l’avaient aidé à gérer, au mieux, les temps insécurisants du passé. Il resterait figé dans ces modalités expressives qui ont été vitales pour lui à un temps reculé de son histoire et ne pourrait s’en dépêtrer dans son fonctionnement quotidien. 

Le tableau de la douleur du consultant peut alors se représenter par la mise en scène d’un enfant intérieur souffrant de phobies de différenciation et par l’accompagnement inadéquat de son éducateur. L’instructeur « conscience » est coupable d’être un mauvais pédagogue, un piètre thérapeute pour son « inconscient fragilisé ». Il sollicite certes cet enfant pour progresser, pour se confronter à ses peurs et à ses manques. Toutefois, la méconnaissance du rythme à emprunter fait du « conscient » un guide trop empressé et donc inefficace. L’inconscient du consultant serait ce petit être indifférencié présentant une phobie d’individualisation. Le conscient, inopérant, serait ce soignant peu respectueux du cadre à proposer à cet enfant apeuré de désinvestir d’anciens repères.

« L’enfant intérieur » (l'inconscient), pour diverses raisons traumatiques individuelles ou transgénérationnelles, s’est rigidifié dans une position de dépendance. Il n’a pas cheminé vers une autonomisation progressive en acceptant les réalités confrontatives d’évolution régulièrement présentées par son référent « conscience ». L’insécurité l’a alors paralysé dans un mouvement d’indifférenciation.

Le rappel à l’ordre de l’instance pédagogue, dans la nécessité d’affirmation de son élève immature (l'inconscient), est inconsistant. La conscience pédagogue détient les mauvaises cartes d’apprentissage. Elle est, soit trop laxiste, soit trop autoritaire face aux oppositions d’avancement de son apprenti. Elle peut, en effet, jeter l’éponge impressionnée par le bruit des résistances de l’inconscient. Elle peut encore alimenter le processus d’inhibition de cet enfant intérieur si elle est dans une demande d’assimilation trop rapide et ambitieuse. L’« inconscient traumatisé », comme toute personne phobique, privilégie le familier douloureux au bien-être inconnu. Ainsi, le « guide conscient » doit tenir compte de cette règle de fonctionnement, afin de bien accompagner. Le déconditionnement aux repères anciens doit s’effectuer graduellement afin que l’élève impulsif et non confiant puisse se familiariser et se rassurer dans l’adoption des nouvelles règles d’individualisation.

En thérapie, l’intérêt est de mettre en évidence ce dialogue interne. Le « guide conscient » du souffrant est décelé dans ses tentatives d’influence bénéfique auprès d’un « inconscient » dysfonctionnant. Ainsi, il est évoqué de nombreuses anecdotes événementielles où des initiatives de différenciation, dans l’histoire du sujet, ont pu être mises en relief. Le repérage, dans un second temps, des causes d’échec de ce processus engagé permet de souligner l’importance du rythme à respecter par l’instructeur « conscience » de ce mouvement. En effet, lorsque l’exposition au changement et la demande d’intégration sont trop pressantes, la mémoire antérieure de « l’inconscient » insécurisé se réactive et celui-ci réagit dans des résistances bruyantes afin de stopper le processus. 

Tous ces phénomènes inexpliqués où sont rangés les symptômes, les accidents, les tuiles, le hasard, les imprévus ne seraient que les résonances et résistances prévisibles d’un inconscient phobique s’engageant sur les chemins de la différenciation ! Plus les peurs du changement seraient prégnantes, plus les freins à l’amorce d’une dynamique de progression seraient signifiants. Ainsi, dans les situations conflictuelles, il est important que ce « tournant positif » encouragé par le « conscient » respecte les besoins de cheminement très raisonnable de l’enfant intérieur indifférencié (inconscient). Les attentes d’intégration démesurées risquent d’enrayer une individualisation en marche par l’émergence de nombreux obstacles symboliques. Ceux-ci sont l’expression des oppositions vives d’un inconscient déstabilisé dans ses repères rigides. L’instructeur conscience doit surtout informer du paradoxe de l’avancement. Même si l’apprentissage s’opère dans le bon tempo, il est logique que des résistances se manifestent afin de contrer ce changement pourtant positif. 

La capacité à transmettre et à faire accepter ce paradoxe contraignant de toute progression constitue le rôle d’une conscience bienveillante opérante. Trop souvent, l’ignorance du chemin éprouvant, sinueux parsemé d’embûches de toute élaboration de problématique dissuade l’élève l'inconscient de continuer son parcours d’individualisation. Informer de ce savoir, l’enfant intérieur indifférencié a plus d’énergie pour poursuivre cet apprentissage de nouveaux repères. Il sait que ses efforts d’assimilation contraignants ne sont pas vains.

Je vous propose de retranscrire une conversation thérapeutique métaphorique afin de mettre en relief la manière dont cet outil allégorique facilite les interventions d’une conscience dans le guidage d’un inconscient indifférencié !


2-Madame A ou comment l’inconscient résiste à reprendre des repères sécurisants


Madame A était suivi par un psychiatre pour diverses angoisses et troubles anxieux lorsqu’elle décida d’entreprendre une psychothérapie. Elle avait emménagé dans la région depuis quelque temps et semblait s’établir dans une vie plus sereine. En effet, son existence avait été bouleversée par une période traumatique il y a une vingtaine d’années. Elle avait vécu la violence et l’imprévisibilité d’un mari rigide, très insécurisant pour leurs deux filles en bas âge. 

Un jour, elle était revenue à son domicile et n’avait pu rentrer. Les serrures avaient été changées et de nombreux cartons, comprenant des affaires à elle, avaient été exposés sur la terrasse extérieure. De par la vitre, elle avait découvert un intérieur sans meubles, complètement dénudé. Elle était alors restée en état de sidération devant cette maison si familière devenue une étrangère rejetante. Avec ses deux enfants, elle s’était alors trouvée à la rue sans aucune ressource et appui relationnel. Son époux avait organisé le déménagement des lieux sans la prévenir. Depuis quelque temps, il revenait seulement le week-end, car ses affaires l’avaient amené à louer un appartement là il exerçait à cette période. Il avait ainsi abandonné sa famille sans scrupule puisque celle-ci était sans possibilité de réagir. En effet, la demeure était au nom du conjoint.

Madame A se retrouvait sans droit d’accès sur cette propriété maintenant vidée totalement. Elle n’eut aucun soutien familial, car elle était en rupture avec les siens depuis longtemps. Son mariage avait été une fuite en avant afin d’échapper à des relations chaotiques et carencées à ses parents. Ainsi, pendant quelques mois, ses conditions de vie furent précaires. Elle trouva, par la suite, un logement s’étayant sur son travail et des aides sociales. Elle fut profondément traumatisée par cet épisode abandonnique. À multiples reprises, son conjoint l’avait menacé, avec un rictus ironique, d’un sombre destin si elle n’acceptait pas de le suivre dans la ville où il travaillait. Elle avait toujours refusé, car son métier était le seul point de repère stable qui l’avait aidé à ne pas être sous l’emprise complète de son mari. Au perron de cette porte verrouillée de son foyer, malgré la peur qui la tenaillait, elle avait décidé que jamais elle ne le rejoindrait. Elle était prête à vivre beaucoup de déboires afin de ne pas s’enfermer dans une vie chosifiée. 

Lors du début du suivi, Madame A expliquait que seule la prochaine fin des procédures judiciaires ( liées à la séparation et à une tentative de meurtre de l’ex) lui permettrait de rétablir un sentiment de sécurité. Elle appréhendait toujours que celui-ci vienne l’importuner, elle et ses filles, tant que la justice les reliait par des affaires non abouties. Même si ce raisonnement était irrationnel, elle pensait que son mari pourrait uniquement retrouver ses traces par le biais de ce lien administratif. Elle n’envisageait pas qu’il aurait pu depuis longtemps la recontacter s’il l’avait souhaité. Cette conviction erronée trahissait la résonance toujours très vive de ses peurs. Elle avouait toutefois que, ces dernières années, elle avait repris davantage de confiance. 

Des symptômes bruyants l’handicapaient, depuis peu, alors qu’elle commençait à rétablir une sécurité intérieure. Ce paradoxe fut éclairé par la mise en dialogue, lors de la thérapie, des différents mouvements psychiques s’exprimant chez la consultante. L’éclairage sur l’attitude phobique d’un inconscient résistant à une reprise d’affirmation au fil des années fut déterminant dans la mise en sens et le dépassement de ce vécu déstabilisant. Ainsi, chaque événement symptomatique, factuel et émotionnel actuel put être repris sous l’angle de l’expression, chez le sujet, de son enfant intérieur apeuré de l’élan de différenciation grandissant en lui.

Cette lecture constante, sous-titrée sur l’étiologie des dysfonctionnements paralysants du quotidien, donna à Madame A l’énergie de ne pas céder à des oppositions témoignant du négatif caché de progression ! La mise à nu des stratégies de l’inconscient permit à la souffrante d’ajuster son fonctionnement afin de faire taire les peurs démesurées et aliénantes de cette instance. Elle sut la neutraliser en reconnaissant la légitimité historique de ses modalités présentes d’expression et en respectant le rythme modéré à emprunter sur les chemins de la différenciation.

Madame A, lors de la séance, s’installe avec difficulté dans le fauteuil. Son bras est retenu dans une attelle et l’empêche de se mouvoir dans ses repères habituels.

Thérapeute : « Alors que de frayeurs faites à votre entourage. Votre mari, la semaine dernière, m’a mimé, assez éprouvé, votre chute »

- « oui, je ne réalise pas encore ce qui m’est arrivé. Tout est survenu de façon si brutale. J’ai eu soudainement la lubie de replacer mon horloge au mur. Je suis montée sur la chaise et j’ai basculé ! Résultat une semaine d’hôpital et une intervention chirurgicale ! C’est terrible, tout allait si bien le matin même. En fait, cela fait plusieurs mois que je reprends de l’assurance !

- Peut être de trop ? La semaine précédant votre accident, votre mari et vous me racontiez cette dynamique à davantage vous affirmer, cette plus grande spontanéité à exprimer vos pensées sans avoir peur des résonances. Cette nouvelle attitude vous laissait perplexe et interrogative. Vous restiez songeuse et contrariée lorsque vous exprimiez ce fait !

- oui, je me souviens, cela fait quelques mois que je ne me reconnais plus. Je me sens ambivalente, car je suis excitée par ces changements en moi, et en même temps, je les appréhende. Je me demande si c’est toujours moi !

- Cela fait si longtemps que vous vivez sous l’emprise d’un inconscient traumatisé vous imposant ses codes de réassurance ! Vous avez confondu votre identité à la manière dont cette partie de vous a contrôlé votre existence pendant de nombreuses années.

- Ce fameux inconscient ! Vous savez, j’ai eu le temps de penser à lui sur mon lit d’hôpital ! Il a tellement dirigé ma vie de mon départ de chez mes parents jusqu’à il y a peu de temps. D’ailleurs, je ressens dans ma chair toutes ses résistances à faire confiance à mes nouveaux choix. C’est fou, plus j’essaie de profiter, de m’ouvrir, plus des tuiles m’arrivent ! Souvenez-vous de la période où mes problèmes professionnels se résolvaient. J’avais réussi à ne plus me laisser tyranniser par cette vieille femme chez qui je travaillais. Elle était si despotique.

- Elle était insupportable parce que vous l’autorisiez à se conduire ainsi avec vous. Vous acceptiez tout sans rechigner. Le fait de dire « non » vous donnait des bouffées de chaleur.

- oui, j’avais l’impression que le sol allait se dérober sous mes pieds si j’osais exprimer mes pensées. Mais bizarrement, au fil des années, j’endurais de moins en moins ces frustrations et tous les caprices de mes petits vieux ! Mon corps se raidissait et devenait davantage douloureux sous l’effet d’une colère plus prégnante !

- et d’un narcissisme plus solide ! Plus vous retrouviez une sécurité intérieure auprès de votre deuxième mari, plus vous vous risquiez à vous rebeller !

- oui, tout à fait, mais que de batailles éprouvantes avant de gagner la guerre. Que d’angoisses et de maux divers à chaque fois que je recadrai ces braves gens en leur disant que si j’étais leur aide à domicile, je n’étais toutefois pas leur chien. Après une de ces révoltes nouvellement ressenties en moi, je me souviens être restée clouée au lit pendant une semaine. J’avais eu une grippe carabinée !

- Je m’en souviens, de même, je me rappelle toutes ces émotions paralysantes qui vous tenaillaient à chaque tentative d’affirmation. Elles semblaient s’inscrire comme opposition à cette nouvelle dynamique empruntée dans votre existence. 

- J’étais persuadée qu’une catastrophe allait suivre lorsque j’ouvrais ma « babaille » ! D’ailleurs, j’étais tellement mal physiquement et psychiquement après ces confrontations que cela me confortait dans l’idée de cesser toute initiative de ce genre. Sans cette co-narration, construite avec vous, sur le dialogue engagé entre mon inconscient et mon conscient lors de cette période significative, j’aurai tout abandonné et je serai resté au fond de mon lit ! Il m’a fallu quelque temps afin d’intégrer le paradoxe de l’avancement. Plus vous me démontriez qu’à chaque douleur endurée, je progressais, plus je prenais conscience de mes résistances internes et de la manière dont elles agissaient à mon insu.

- L’ignorance de notre fonctionnement inconscient est la cause d’échec à toutes nos difficultés !

- oui, ça c’est clair. Lorsqu’on sait qu’on souffre, non pas parce qu’on est dans l’impasse, mais au contraire parce qu’on progresse, cela change tout ! J’avais le moteur de continuer à endurer tous ces symptômes, car ils étaient le signe de ma réussite ! Cette lecture thérapeutique a été, pour moi, ce « phare dans la nuit » que je cherchais désespérément afin de retrouver mon chemin. Tout s’éclairait, je reprenais le contrôle, je repérais dans mes symptômes ou les aléas de ma vie, les guides qui me permettaient d’être attentif à l’intensité des peurs de changement. Je les écoutais dans leur sens profond là où auparavant je les interprétais mal. 

- C’était devenu des alliés et non plus des ennemis, elles étaient vos balises sur cet océan infini !

- Oui, c’est étrange, il m’arrivait quelque chose, une angoisse, une douleur ou un pépin, mais la panique ne me prenait plus. Au contraire, j’étais curieuse et enthousiaste à décoder leur sens. Chaque tension ou obstacle pouvait être relié à un élan d’affirmation qui l’avait précédé ! Je suis toujours fasciné par cette découverte. Elle me donne l’énergie de continuer à être attentive et respectueuse de cet inconscient phobique en moi ! Je le perçois comme un petit être chétif à protéger et à respecter dans son rythme afin de l’apprivoiser !

- cet inconscient qui vous touche, c’est votre « être intérieur » qui a tant fait pour vous lors des moments traumatiques. Il a su mobiliser les bonnes protections pour vous aider à survivre. Maintenant, c’est à vous de l’aider à réaliser que ces mêmes défenses ne sont plus utiles et qu’elles sont désormais la cause de la souffrance. Pour lui permettre de visualiser qu’il n’y a plus de danger, il faut l’exposer progressivement à ce qu’il fuit, l’expression des choix et désirs individuels ! En l’occurrence, pour vous, il est question que votre inconscient comprenne que l’exposition de vos différences n’entrainera plus la violence, l’abandon ou la trahison.

- J’aime me dire que c’est à moi, celle qui s’épanouit en moi actuellement, de faire quelque chose pour celle que j’étais et qui m’a sauvé la vie !

- oui, c’est une jolie façon de voir, d’autant plus que cette réassurance de votre inconscient est essentielle à votre bien-être. Ce sont deux partis en vous s’influençant étroitement et déterminant, dans leurs interactions, vos modalités de réaction au quotidien. 

- Je ne le sais que trop ! Mon bras est aujourd’hui là pour en témoigner ! Depuis quelques mois, je pose davantage de limites à ma dernière fille. Mon autorité est plus consistante, car j’apprends à me détacher de mes peurs anciennes, cette frayeur que ma plus petite puisse vivre ce que mes deux premières filles ont subi : un pouvoir injuste et terrorisant de leur parent. Chaque jour, à chaque fois que je pose un interdit à ma puce, je lutte contre cette émotion paralysante de culpabilité et de crainte de faire du mal à mon enfant. Suite à nos séances, je prends conscience que seule l’exposition à la réalité me permettra de me désaliéner de cette fausse croyance et de ne plus confondre passé et présent. C’était bien parti, depuis plusieurs mois, je suis un peu plus cohérente, je cède moins aux caprices de Léa. Malgré des débuts difficiles entre résistances de mon enfant et sentiment d’être une mère indigne, j’ai réussi à être plus sereine et confiante dans mes actes. Je me suis rendue compte que ma fille ne m’en voulait pas, son chantage affectif durait peu de temps. Si sur le fait, elle était provocatrice, elle revenait le lendemain vers moi plus câline et plus apaisée. J’ai compris alors que ces dernières années, elle avait recherché ma contenance en éparpillant ses devoirs sur la table, en n’ayant pas d’heures pour finir ses devoirs, en étant impertinente. 

- Que s’est-il passé alors si vous étiez si bien parti dans le dégagement de vos traumatismes ?

- Un instant, je vais y venir ! J’avais si bien perçu la manière dont mon inconscient avait interféré dans ma relation à Léa que je me suis empressée de le malmener en lui imposant un rythme de confrontation trop ambitieux ! Le soir, avant ma chute, j’ai imposé à nénette de ranger son sac alors qu’elle n’avait pas terminé ses leçons. Il était 23 H. Je l’ai entendu dans son lit pleurer et j’ai lutté pour ne pas céder. Seulement, je n’ai pas dormi de la nuit et je me suis réveillée avec un mal de tête insupportable. Le regard de Léa était si haineux le lendemain que je pense que toutes mes insécurités inconscientes ont été réactivées. L’enfant intérieur affolé a alors parlé au plus profond de mes tripes afin de court-circuiter cet élan d’affirmation. Cet accident domestique ne s’est pas passé à n’importe quel moment, c’était à la veille des vacances scolaires !

- Continuez, vous m’intéressez !

- Je pense sincèrement que cela a bien arrangé mon inconscient ! Alors que je suis restée deux semaines à la maison avec Léa, mon handicap m’a contraint à moins intervenir auprès d’elle dans mes fonctions parentales. Ma fille aînée est venue s’occuper de sa sœur. J’étais cassée par les antalgiques et j’avoue que je n’aspirais qu’à me reposer. Je me suis beaucoup appuyée sur ma grande et mon mari afin de prendre le relais ! Vous voyez deux semaines de répit pour mon inconscient ! Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. J’avoue que je n’ai pas été très délicate avec ma partie phobique, pris dans un élan de trop grande assurance. Je serai maintenant davantage respectueuse de son rythme !

- Il est sûr que cet inconscient a lui-même brutalisé les conditions d’existence de votre conscient. Il l’a empêché, par ses peurs, de s’adapter et l’a contraint à porter le stress de l’indifférenciation. Toutefois, celui qui a accès au savoir, c’est votre conscient. C’est donc à lui d’avoir l’initiative des bonnes dynamiques interactives avec l’inconscient. Le guide conscient doit aider son élève intérieur à se dégager de ses phobies pour que ceux-ci n’entravent plus la bonne marche du fonctionnement rationnel.

- J’ai bien compris que l’inconscient ne pouvait pas se rassurer tout seul. Il a besoin des conseils du conscient afin d’apprendre à se déconditionner de ses peurs. Cela me fait penser à mes problèmes de rangement qui ont perturbé mon quotidien pendant tant d’années ! Longtemps, je vous ai ennuyée à vous raconter en détail le désordre de ma maison, les cartons encombrant les pièces, les armoires dérangées, les papiers administratifs non classés. Je vous ai décortiqué mes angoisses et mon mal-être devant ce chaos pendant des heures. Toutefois, rien ne changeait. C’est seulement lorsque nous nous sommes penchés sur mon être intérieur résistant à une vie ordonnée que tout a pris sens pour moi. Ce dialogue entre un conscient exigeant de l’inconscient apeuré une adaptation brutale a été un électrochoc efficace. Dès que je rangeais ma maison, de fond en comble, j’étais prise d’angoisses paralysantes qui me dissuadaient pendant un certain de recommencer ! Le rangement progressif d’une seule armoire, puis de papiers administratifs, puis d’un carton ou tout simplement d’un pot sur la terrasse m’aida à réaliser l’ampleur de ma phobie. Chaque petite tâche était éprouvante, mais l’exposition douce permit à mon inconscient d’oser se réinstaller dans une vie stable. Il put doucement s’assurer que l’imprévu ne viendrait plus déranger et vider l’intérieur d’un foyer. Il n’était pas nécessaire de rester sur le qui-vif dans une maison désinvestie par peur de devoir la quitter précipitamment. La confrontation graduelle à ma phobie inconsciente de me voir perturber dans la sérénité de mon foyer permit de me dégager des traumas passés. La clé de la réussite, c’est savoir penser que l’on a un inconscient et lorsqu’il est traumatisé, il faut le traiter avec les mêmes égards qu’une personne phobique !

- J’ai l’impression que cette chute de votre chaise a été une révélation ! Je ne vous ai jamais ressentie aussi impliquée dans ce que vous disiez !

- Oui, c’est vrai, mais ce n’est pas seulement cet épisode, où plutôt c’est cette mésaventure qui m’a amenée, du fond de mon lit d’hôpital, à réfléchir à tous ces expressions inconscientes qui ont parcouru mon histoire dès que je changeai de direction ! J’étais fasciné de découvrir, à chaque regain d’énergie pour cheminer dans mon sentiment de liberté, des résistances qui venaient se mettre sur mon passage. Je vous ai parlé de mes angoisses, de ma fille, de mon bazar, mais j’ai également retrouvé de nombreuses autres anecdotes tout aussi parlantes. J’étais captivé, dans cette enquête, car pas une dimension de mon vécu n’échappait à cette règle de rébellion intérieure dès que j’empruntais de nouvelles directives.

- Vous voulez dire dès que vous commenciez à vous sécuriser et à adopter des comportements moins phobiques ?

- oui, toute ma vie, depuis mon enfance, a été placée sous la contrainte des repères chaotiques : deux-grands pères et un cousin s’étant suicidés, des parents rejetants et inaccessibles, un ex-mari violent complètement marqué par la guerre d’Algérie. D’ailleurs, vous savez, il avait le même âge que mon père. Comme lui, il a vécu le conflit civil de ce pays. Mon mari actuel, algérien, a été également policier à Alger avant d’immigrer en France. La peur d’être assassiné comme ses collègues l’a fait fuir. Aujourd’hui encore, il est très difficile d’aller voir sa famille tant il craint les représailles.

- Jusque que dans le choix de vos objets d’amour, votre inconscient est intervenu. Il a trouvé des personnes qui confortaient vos représentations du monde !

- J’ai remarqué qu’il y a davantage de tension dans mon couple depuis que j’ose un peu plus affronter mes problèmes ! Je vois toutes les fragilités de mon conjoint maintenant que je me sors de ces mêmes vulnérabilités ! Il m’agace, je n’ai de cesse de lui signifier qu’il s’y prend mal avec sa fille. Elle le provoque, il contient, contient jusqu’à exploser de façon disproportionnée ! Pourtant, je lui dis ce que j’ai pu découvrir ici : « pose des actes, ton éternelle litanie de mécontentement sans punition ne sert à rien ». C’est fou, je ne supporte plus son comportement alors qu’auparavant je le vivais très bien…….Sans doute parce que j’avais le même problème que lui.

- Oui, vous ne camouflez plus sa problématique dans le partage d’un manque commun. Avez-vous relevé des résistances inconscientes de sa part afin que vous repreniez votre ancienne dynamique ?

- Il est vrai que je le trouve, en ce moment, particulièrement triste, bougon. Il n’a de goût à rien. La construction de son garage lui tenait à cœur, mais il ne parvient pas à s’y mettre. Le matin, j’évite de me mettre à table avec lui, il n’a pas d’entrain, il se plaint déjà de sa journée. C’est drôle, il a l’air satisfait de me voir plus confiante mais en même temps, il perd sa vivacité ! Je pense que tous ces changements lui font peur !

- il fait résistance ! 

- Je ne sais pas, mais en tous cas, c’est pénible. J’aimerai tant qu’il me soutienne davantage auprès de notre fille. Tous les matins, elle ne lui dit pas bonjour, elle le titille et lui il marmonne dans ses moustaches !

- votre mari a déjà dit qu’il avait peur du conflit !

- Oui, il a tellement vu d’horreur dans son pays ! Je pense qu’il est allergique à toute crise ! Je pense que c’est peut-être pour cela qu’il est sensible à nos disputes actuelles, il les vit très mal. D’ailleurs, il m’a dit la fois dernière « tu peux faire tout ce que tu veux, je ne m’énerverai pas ! ». C’est parlant non ?

- Son inconscient résiste au changement, mais son guide conscient et le vôtre vont l’aider à prendre le bon chemin progressivement. Ceux-ci vont le rassurer, dans les nouvelles expériences d’affirmation vécues, en lui montrant la valence structurante de la confrontation. Courage, car comme je vous le dis souvent, il y aura encore de nombreuses résistances inconscientes en vous et en lui sur ce parcours libérateur !

- Oui, je m’en rends compte. Et puis, il est pénible, dès que je sors, il s’inquiète, il craint que je fasse à nouveau une chute. Cet accident l’a déstabilisé !

- vous voyez la manière dont cet aléa a alimenté votre problématique d’évitement, mais également la sienne ! Double résistance, il est tenace votre inconscient !

- Oh, je ris, car je me souviens du temps où j’accompagnais Léa à l’école. À cette période-là, je n’étais pas aussi détendu qu’aujourd’hui. De la maternelle jusqu’en primaire, ce fut un calvaire. Je ne pouvais me décoller de la grille d’entrée. Chaque séparation était un déchirement, un désarroi ! Je restais là pendant de longs temps à tenter d’apercevoir ma fille par la fenêtre de sa classe. Il y eut plusieurs épisodes terribles avec les maîtresses tellement je ne parvenais pas à me raisonner. J’en ai encore des hauts le cœur et des bouffées de chaleur quand je vous en parle. Figurez-vous que sur le chemin de l’école, lorsque je m’y rendais à pied, il m’arrivait toujours quelque chose ! Je me suis fait des entorses, je me suis pris un poteau pourtant bien familier, j’ai glissé et je suis tombée à cause de la neige ! Vous m’étonnez que mon mari ait peur !

- Et lorsque vous venez me voir, vous venez à pied ?

- Aujourd’hui, c’est la première fois que je viens avec mes gambettes ! Depuis deux ans que l’on se voit, c’est la première fois que je viens à pied !

- Vous défiez de plus en plus vos peurs, c’est bon signe et votre inconscient vous a-t-il joué un mauvais tour sur le chemin ?

- Non, j’ai respiré l’air pur, cela m’a fait grand bien

- C’est encore meilleur signe ! 

- Oui, allez dire cela à mon mari ! Si je l’écoutais, je resterais enfermée chez moi. Depuis quelque temps, j’ai envie de reprendre un travail à temps complet. Mon époux n’est pas d’accord, il évoque le non-intérêt financier de ce projet. Je sens pourtant qu’il est davantage soucieux de me savoir autant à l’extérieur. Il m’invite à ne pas tomber dans le piège d’une implication, à nouveau, trop dangereuse. Au tout début de notre mariage, je prenais en charge, chez moi, en tante que famille d’accueil, des adolescents en difficulté. Je me suis retrouvée, de nombreuses fois, dans des situations éprouvantes. J’ai dû arrêter ce boulot car un des enfants me volait, devenait violent. Je n’ai pas su gérer, j’ai développé de grosses angoisses et mon corps n’a pas suivi. 

- Jusque dans le choix de votre travail, votre inconscient s’est exprimé ! Il a remis en place un cadre insécurisant tant connu ! Et oui, tant que vous n’étiez pas dégagé des traumas, la compulsion à la répétition prenait le devant de la scène. 

- Toutefois, j’ai réussi à me raisonner. J’ai eu la force de sortir de cette situation chaotique. J’avoue que cela a été difficile. J’ai beaucoup pensé à Marc, le garçon dont je m’occupais, à ce qu’il vivait. Je me suis sentie défaillante. J’avais l’impression de l’abandonner, mais j’ai dû prendre cette décision pour protéger ma famille !

- Comme vous aviez déjà dû le faire lors de votre séparation à votre ex ! Excepté la douleur de votre corps pour s’opposer à cette décision professionnelle, y a-t-il eu d’autres résistances à ce changement ?

- Comme je vous ai dit, pendant de nombreux mois, j’ai somatisé et je pense avoir vécu une période dépressive. Il faut dire que je me suis isolée ensuite, car je ne supportais plus le chant du coq d’à côté. Vous vous rappelez, je vous en avais parlé au tout début de la thérapie ! Cela fait plusieurs années, que les relations étaient houleuses avec mes voisins. Ce sont des vieux insupportables, ils s’ennuient alors ils nous épient, ils se plaignent à la mairie pour qu’on coupe nos arbres, pour mieux nous observer ! Ils sont connus dans le quartier pour être de vrais paranos ! Bref, leur coq, j’aurais voulu l’égorger. Le matin, je ne parvenais pas à ouvrir mes fenêtres tant je redoutais de l’entendre. Ma famille n’y prêtait pas attention et n’était pas importunée par ce maudit poulet. Je commençais toutefois à imprégner Léa de mes angoisses, car elle devenait sensible à son cri.

- Finalement, cette obsession vous a maintenu dans l’insécurité à un moment où votre décision d’arrêt de travail aurait dû permettre de retrouver une stabilité ! 

- Je n’y avais jamais pensé, mais cela se tient, car il est vrai que pendant longtemps cela a été l’enfer à la maison à cause de cette bestiole ?

- Et comment avez-vous fait pour sortir de ce cauchemar ?

- C’est à cette période que j’ai commencé à être suivie par un psychiatre. Il m’a prescrit un traitement anxiolytique. Cela m’a soulagé, mais je pense que les sorties extérieures plus fréquentes, grâce à mon nouveau travail, ont été la clé de tout. C’est là que j’ai été embauchée en tant qu’aide à domicile. J’ai prêté de moins en moins attention au chant du coq, car j’étais plus ouverte sur l’extérieur. 

- Votre guide conscient a réussi à rassurer votre inconscient phobique dans une exposition relationnelle progressive !

- Peut-être, mais cela a été laborieux, il a fallu que je dépasse mon envie de tout lâcher tant les premiers temps de mon exercice ont été pénible. J’étais irritable, tendue, j’avais mal au dos et j’avais peur de tout, mais l’idée de rester à la maison était pire que tout. Ce coq, m’aurait fait devenir folle !

-  Quel paradoxe ! Le symptôme, fruit de l’inconscient, est à la fois résistance, mais moteur au changement. Il devient tellement contraignant qu’il oblige à réagir !

- Maintenant que nous abordons ce sujet si passionnant, il y a quelque chose qu’il faut que je vous avoue, car je pense que ce n’est pas sans résonance avec ce dont nous parlons. Cela fait six jours que je ne prends plus mes antidépresseurs, je les ai arrêtés du jour au lendemain, car j’ai oublié de renouveler mon ordonnance. Je m’aperçois que ce n’est pas un hasard même si je voudrais banaliser. Ce sevrage brutal me donne des contractures et une irritabilité assez importante. Les douleurs de la chute sont prégnantes actuellement, certainement intensifiées par cet arrêt. Hier, j’ai même dit à mon mari que « Si c’était pour souffrir physiquement autant, je préférais mourir ! ».  Je m’aperçois que j’ai dit cela alors que cela fait plusieurs mois que je me sens mieux moralement. Je profite davantage de la vie, je pense à moi, je suis plus confiante. Je réalise aujourd’hui, après notre échange, que le chemin n’est pas totalement terminé.

- Votre inconscient vous fait savoir qu’il n’est pas encore totalement rassuré. Le traitement de sa phobie n’est pas complètement réglé. Il faut juste rester vigilant à ce que votre conscient reste un bon pédagogue respectant le rythme et les conditions nécessaires à votre inconscient pour apprendre autre chose que l’insécurité. 

- Oui, et il a l’air de ne pas être si loin de l’arrivée. Je suis sûre que ma meilleure prise en compte de sa présence facilitera le reste du chemin !

- Oui, je n’en doute pas et faites-moi le plaisir de reprendre votre traitement « petit inconscient rebelle » !

- Merci à vous « mon cher conscient » !


Madame A est aujourd’hui totalement désengagé de sa problématique d’insécurité. Ses deux aînées sont d’ailleurs devenues pompiers ! La consultante a dû s’affirmer auprès d’elles, car les deux grandes, depuis très longtemps, déversaient sur leur mère une colère déplacée. Elles déniaient l’impact des traumas vécus avec leur père. Depuis la séparation des parents, les filles n’avaient jamais revu celui-ci. Face à cette absence de lien, la souffrance avait été projetée sur cette mère sécurisante acceptant de recevoir les coups. Madame A, en ne portant plus la problématique de ses aînées, permit à celles-ci de s’y confronter pour les élaborer. Bien sûr les résistances s’exprimèrent ! La plus grande eut un accident de vélo. L’autre présenta des problèmes dermatologiques handicapants afin de persuader la maman de reprendre son rôle de « bouc émissaire ». Madame A ne céda pas à ses peurs. Elle eut raison. Les deux filles entreprirent, suite à cette réorganisation relationnelle, un travail thérapeutique chacune de leur côté. De même, leur métier sembla avoir été leur solution créative afin de trouver un étayage paternel symbolique. Elles s’engagèrent dans des relations amoureuses solides là où auparavant elles collectionnaient les aventures. Leur mère leur donna, ainsi, un modèle de progression en tant que guide conscient. Elle les obligea, en ne tamponnant plus leur problématique traumatique, à la dénouer. Madame A entraîna également son époux sur les chemins de la différenciation. Celui-ci retourna voir ses parents à Alger malgré ses peurs envahissantes. La consultante déploya beaucoup d’énergie afin de l’aider à obtenir son visa. Elle passa des heures avec sa belle- famille, au téléphone ou sur internet, et les mobilisa dans ce projet de retrouvailles. Sa cadette fit, à cette occasion, connaissance concrète avec la branche paternelle. Elle passa désormais les vacances d’été là-bas. Vous ne serez pas étonné de prendre connaissance d’une sciatique rebelle qui décontenança Monsieur A la semaine juste avant son départ pour Alger ! 

Cependant, l’inconscient de Monsieur A ne connaissait pas bien la ténacité de son épouse dans le désir de mener sa petite famille sur les chemins de la différenciation ! Comme elle l’avait si bien dit lors de notre séance, elle s’exclama : « Pensez-vous, il l’a pris son avion. Je lui ai donné une canne, je lui mis ses antalgiques dans son bagage. Je lui ai fait un gros bisou et je n’ai pas décollé mes yeux de la vitre de l’aéroport afin de m’assurer qu’il prenne bien son vol ! Mais rassurez-vous, je savais que c’était le bon rythme ! Il est revenu avec un grand sourire de son voyage et sans gros symptôme ! ».

Cet extrait thérapeutique place la nature du dialogue conscient/inconscient au cœur d’une intervention opérante. La personnification de ces deux instances permet une approche explicite de la manière dont leur mise en lien est essentielle. Le décodage de la nature de leurs interactions donne sens à ce qui surgit : des pseudos hasards aux symptômes les plus contraignants, des fausses réussites aux dénouements les plus heureux. La mise en scène de ces deux protagonistes internes éclaire sur des jeux psychiques invisibles. Ceux-ci sont rendus compréhensibles par leur approche métaphorique et humanisée. Le thérapeute veille ainsi à conter, avec ce médiateur narratif, une histoire accessible et pleine de sens structurant !